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Suite à l'utilisation de l'article 49-3 par Manuel Valls, le climat avec les frondeurs n'a jamais été aussi froid.

Il y a du grabuge dans l'air. Alors que Manuel Valls a été contraint de dégainer l'article 49-3 pour contourner les réticences des frondeurs sur la loi Macron, le gouvernement n'entend pas laisser les événements impunis. Une joute verbale s'est instaurée entre frondeurs et fidèles du gouvernement. Un climat de tension alors que le Congrès du Parti socialiste se tiendra en juin prochain.

Valls, démission !

Ce qui n'était qu'un murmure s'est finalement transformé en un discours. Suite au recours utilisé par Manuel Valls, certains frondeurs ont sous-entendu les bénéfices d'un changement de Premier ministre. Pour changer la ligne économique de l'exécutif, le remplacement de Manuel Valls est une "option" déclarait ce mercredi le frondeur Christian Paul. Chez LCI, le député affirmait : "c'est une des options, pas la seule. Je n'écarte rien. C'est au président de la République d'en décider, et surtout pas aux députés socialistes".

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Une option qu'un autre frondeur, Laurent Baumel, soutenait au même moment sur I-Télé : "je demande un changement de ligne. S'il doit passer par un changement de Premier ministre, ça ne me dérange pas". Les deux députés, visiblement remontés contre Manuel Valls, ont estimé qu'un tel changement en passe par une décision du président de la République. "Manuel Valls, il y a quelqu'un au dessus. C'est le président de la République", argumentait Laurent Baumel.

La fronde du gouvernement

Face à l'insolence des frondeurs, le gouvernement n'est pas en reste. D'ailleurs, c'est Stéphane Le Foll qui avait lancé les hostilités au micro d'Europe 1 ce mercredi. Le porte-parole du gouvernement a évoqué des "soi-disant députés" qui n'auraient "plus leur place au PS" s'ils votaient la motion de censure. La veille au soir, Manuel Valls dégainait déjà au 20h de TF1 en affirmant ne pas vouloir "perdre du temps avec ceux qui ont d'autres objectifs que les problèmes des Français". Une riposte virulente d'un partie de l'exécutif qui s'explique par la "ligne rouge" qu'ont franchie les frondeurs, expliquait Bruno Le Roux sur I-Télé

Une guerre qui survient à quelques mois du congrès du PS. En effet, le Congrès qui se tiendra en juin à Poitiers sera l'occasion pour l'aile gauche du parti de tenter de gagner une majorité au sein du groupe. Si tel est le cas, François Hollande pourrait être contraint d'en tenir compte et, comme le souhaitent les frondeurs, de changer de Premier ministre.

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