AFP
C'est acté, Edouard Philippe devrait dévoiler la composition du nouveau gouvernement d'ici le Conseil des ministres de mercredi. Mais avant que ne se dévoile le nouveau trombinoscope, de nombreuses étapes sont nécessaires...
Sommaire

Un remaniement : pour quoi faire ?

A l’origine, il y avait la crise. D’ici le Conseil des ministres de mercredi, Edouard Philippe devrait avoir dévoilé un nouveau gouvernement. Une conséquence directe du départ mouvementé de Gérard Collomb, après lequel Emmanuel Macron a préféré un remaniement large à un simple remplacement ou "colmatage".

Avant l’annonce du nouvel organigramme toutefois, il y a plusieurs étapes que doivent respecter l’Elysée et Matignon, et en premier lieu répondre à la question : un remaniement pour quoi faire ? Le changement de gouvernement peut être technique, quand il s’agit de quelques personnes, ou plus politique, comme c’est en ce moment le cas.

Après la crise estivale qu’a représentée l’affaire Benalla et une rentrée en dents de scie, l’objectif pour Emmanuel Macron qui peine dans les sondages est de retrouver un peu de superbe. "Second souffle", "An II du quinquennat", autant de termes et d'analyses qui traduisent la recherche de l’exécutif pour plus de légitimité et de représentativité. C’est d’ailleurs en ce sens que les résultats aux élections municipales ou législatives donnent parfois lieu à un remaniement, excluant alors les ministres pris en défaut d’ancrage local.

Un remaniement : qui pour remplacer Gérard Collomb et les autres ?

Alors que le Conseil des ministres de mercredi approche, la question se porte désormais moins sur les sortants que les entrants. Car s’il est acté que ce sont ceux qui ont le moins "imprimé" oui qui incarnent des "zones de faiblesses" qui partiront, le choix de leur remplaçant est tributaire de plusieurs enjeux, particulièrement dans le quinquennat du ‘’en même temps’’.

Alors qu’il est perçu comme s’appuyant plutôt sur sa jambe droite, Emmanuel Macron devra redonner des gages de confiance à la gauche, notait Brice Teinturier pour Le Monde. Sans pour autant paraître trop marqué. "Le gouvernement qui en sortira ne devra privilégier aucune couleur politique. Surtout, il doit être très bien perçu par les électeurs du premier tour, des sociaux-démocrates qui se situaient au centre gauche", expliquait le directeur général délégué d’Ipsos, précisant que le "socle électoral du premier tour a été entamé". 

L’exécutif devra aussi avoir à cœur de valoriser ses "bons' ministres, tout en prenant en compte les enjeux de chaque maroquin. C’est précisément cet aspect qui explique pourquoi la nomination d’un nouveau ministre de l’Intérieur est particulièrement attendue. Ce poste, rappelait sur Planet le spécialiste de la communication politique, Philippe Moreau-Chevrolet, donne accès à des données et informations sensibles, et nécessite donc de placer un intime. Charge à celui qui remplacera Gérard Collomb de soigner également la confiance après les coups portés par l’affaire Benalla.

Un remaniement : avec la démission d’Edouard Philippe ?

Avant tout effet d’annonce, laquelle devrait avoir lieu mardi en fin de journée croit savoir RTL, Matignon et l’Elysée vont devoir vérifier que tout est en ordre. Comprendre : vérifier les antécédents des candidats et transmettre les dossiers à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et ce, afin d’éviter "les surprises fiscales" façon Jérôme Cahuzac.

Pour la forme, se pose également la démission du Premier ministre. Comme le révèle toujours RTL, il serait immédiatement renommé par Emmanuel Macron. Cette manœuvre, si elle a lieu, provoquera de fait une déclaration de politique générale dans la foulée mercredi, face aux députés. Cela permettrait de clore la séquence de la rentrée et d'officialiser encore un peu plus la réponse aux demandes de changement que trahit le déclin de la popularité d’Emmanuel Macron.