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Ce mercredi, la déontologue de l'Assemblée nationale avait rendez-vous devant plusieurs députés. En cause, des chiffres, des situations, et des attitudes particulièrement alarmantes dans l'enceinte du Palais Bourbon.
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Assemblée nationale : la déontologue devant les députés

Discrète sans jamais être néanmoins indispensable, Agnès Roblot-Troizier, la déontologue de l’Assemblée nationale, était convoquée ce mercredi devant plusieurs députés du groupe de travail Conditions de travail et collaborateurs. A ses côtés, Marianne Brun, cheffe de division, notamment en charge du harcèlement. Cette rencontre sera notamment l’occasion d’évoquer une part particulièrement sombre de l’Assemblée nationale, le harcèlement sexuel que subissent les collaboratrices.

La veille, près de 26 députés issus de huit groupes différents, dont Matthieu Orphelin (ex-LREM), Danièle Obono (LFI), ou encore Robin Reda (LR) et Guillaume Chiche (LREM) ont adressé une lettre alarmante à Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale.

Assemblée nationale : un constat particulièrement glaçant

Dans cette lettre, dont Libération a notamment obtenu la copie, la presque trentaine de députés demande à ce que soit mis tout en œuvre pour cesser le harcèlement sexuel des collaboratrices et assistantes parlementaires. "Ces violences doivent cesser", assènent les élus qui se font l’écho d’une enquête particulièrement glaçante dont les résultats ont été publiés à la fin du mois de mars.

Le collectif anonyme Chair collaboratrice a tiré le signal d’alarme le 20 mars dernier, en dévoilant des témoignages accablants sur l’ampleur du harcèlement à l’Assemblée nationale. Une collaboratrice sur deux est concernée.

Assemblée nationale : plusieurs propositions pour un problème majeur

Cette étude menée auprès de 137 personnes, dont deux-tiers de femmes, montre qu’une femme sur deux a été victime de blagues sexistes ou sexuelles. Le chiffre passe à une femme sur cinq quand il s’agit d’une agression sexuelle.

Face à ces chiffres, le collectif a demandé la mise en place de plusieurs outils, comme la possibilité de saisine du procureur mais aussi la fin de la clause de loyauté. Cette dernière permet à un député de licencier une collaboratrice quand il estime que le lien de confiance est rompu. Enfin, parmi les propositions celle notamment soutenue par la déontologue : la mise en place d’une cellule d’écoute indépendante au sein de l’Assemblée nationale. En janvier dernier, rappelle LCI, elle avait jugé le dispositif de lutte contre le harcèlement moral et sexuel à l’Assemblée insuffisant.