François Hollande ne reconnaît pas le rattachement de la Crimée à la Russie© AFPAFP
Face à l'annexion de la Crimée par la Russie, François Hollande entend conserver son discours de fermeté.

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Ce matin, Vladimir Poutine a annoncé avoir signé un traité historique ayant pour conséquence "immédiate" le rattachement de la Crimée à la Russie entérinant alors la manœuvre d’annexion qui était en cours depuis la destitution du président ukrainien Ianoukovitch. Ignorant les menaces de sanctions qui ont été proférées hier envers Moscou, le chef du Kremlin a ainsi adressé un message fort aux puissances occidentales qui n'ont pas tardé à réagir, à l'image de la France.

La France conserve une position ferme

Dans un communiqué, le chef de l’État a soutenu la position de l’Ukraine en annonçant que la France "ne reconnait ni les résultats du référendum tenu en Crimée le 16 mars dernier, ni le rattachement de cette région d'Ukraine à la Russie". François Hollande ajoute que "le prochain Conseil Européen les 20 et 21 mars prochains doit fournir l'occasion d'une réponse européenne forte et coordonnée à la nouvelle étape qui vient d'être franchie".

Cette position correspond à celle revendiquée par l'Union Européenne. José Manuel Barroso et Herman Von Rumpuy ont ainsi indiqué: " L’UE ne reconnaît pas et ne reconnaîtra pas l’annexion de la Crimée et de Sébastopol par la Fédération de Russie".

 L'épineux dossier des "Mistral" vendus à la Russie

En juin 2011, la France a vendu deux navires de guerre à la Russie qui doivent être livrés en 2014 pour le "Vladivostok" (qui est déjà prêt) et en 2016 pour le "Sébastopol". Le contrat s'élève alors à 1.2 milliards de dollars dont la France aurait bien du mal à se passer aujourd'hui... Or, les sanctions de l'Union Européenne, ainsi que la hausse de ton qui s'observe entre les différentes parties, pourraient conduire à la mise en place d'un embargo militaire sur Moscou.

Lundi soir sur TF1, Laurent Fabius a indiqué que l'annulation de la vente était une option "envisagée" par le Quai d'Orsay mais que celle-ci représentait une sanction de niveau supérieur. La France a-t-elle les moyens de mettre cette menace à exécution? Pas si sûr au regard du millier d'emplois qui découlent directement de ce contrat. Véritable cailloux dans la chaussure de la diplomatie française, il est néanmoins facile d'imaginer que le Quay d'Qrsay fera tout pour éviter ce scénario qui l'embarasserait l'exécutif sur le plan national.