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Les autorités françaises et européennes craignent une ingérence russe susceptible d'impacter le résultat des prochaines élections. La Grande Ours posséderait en effet de nombreux moyens d'actions....

Elections européenne : faut-il se méfier de l'ingérence russe ?

L’Union Européenne et la France s’inquiètent. Les élections européennes, dont le premier tour se tiendra le 23 mai et le second le 26 mai 2019, pourrait présenter un risque, comme l'explique Le Parisien. Les autorités craignent, en effet, l'intervention de la Russie pour perturber le scrutin.

D'après un récent rapport réalisé par les équipes du Quai d’Orsay et du ministère des Armées,  Moscou n’hésiterait pas à mettre son grain de sel dans les élections françaises.

Selon eux, l'ingérence russe serait particulièrement visible dans l'affaire des "Macron Leaks", qu'ils ont étudié. Cette polémique avait défrayé la chronique après la publication d’un tweet, deux heures avant le duel télévisé de l’entre-deux-tours des deux candidats à la présidentielle 2017. Celui-ci entendait prouver l'existance d'un compte bancaire possédé par Emmanuel Macron et enregistré au Bahamas, à l'aide de soit-disants documents. Problème ? Il s'agissait en réalité une fake-News, originellement publiée sur un site de l’ultradroite américaine, connu pour converger "souvent avec les nationalistes russes", rappelle le quotidien régional.

L’objectif ? Décrédibiliser Emmanuel Macron. Et cette intox avait été partagée plusieurs milliers de fois par des internautes… "En clair, les élections européennes promettent de secouer", rapporte un expert gouvernemental.

"Macron Leaks" : une initiative du Kremlin pour perturber Emmanuel Macron ?

L'attaque des "Macron Leaks" aurait été menée par l'APT28, assurent les experts contactés par Le Parisien. Il s'agit d'un groupe de cyberespionnage lié à l’agence russe de renseignement militaire, le GRU.

"Chez les hommes du Kremlin, désinformer est un concept assumé", estime d'ailleurs un employé du ministère des Armées, dans les colonnes du journal. Il poursuit avec une anecdote, concernant une rencontre entre que Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères, et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Ce dernier lui aurait dit : "Tu vois cette bouteille (bleue) ? Moi, je la vois rouge, et je continuerai à dire qu’elle est rouge !"

"Attention à ne pas voir les Russes partout", tempère néanmoins cette même source. "Il y a des choses qui relèvent du débat, de l’effet des réseaux sociaux, du complotisme", souligne-t-il.

Face à ces attaques, La République En Marche (LREM) a pris les devants. Une cellule spéciale a été mise en place au sein du parti pour lutter contre les fake news durant la campagne européenne.