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Pour répondre aux innombrables questions des contribuables début janvier, le fisc demande urgemment des renforts. 50 CDD devraient être embauchés d'ici la fin de l'année. Pas sûr que cela ne suffise...
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Prélèvement à la source, ce possible chaos qu’attend le fisc : panique à bord !

Le compte à rebours est lancé. L’entrée en vigueur du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu arrive à grand pas. Dans un peu plus d’un mois (le 1er janvier 2019), cette mesure d’envergure sera effective.

Le fisc aurait-il peur d’être submergé par le flot de questions attendu ? Il semblerait que oui.

Après avoir pris la décision de geler les congés des employés des services des impôts pour être sur le qui-vive la première semaine de janvier, des renforts in-extremis sont demandés.Selon les informations du Parisien, la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) a déclaré ce jeudi, lors d’une réunion avec les syndicats, qu’une cinquantaine d’agents contractuels en CDD de 3 mois renouvelables allaient être recrutés au plus vite.

Ils auront donc un mois maximum pour être formés et "déployés sur 14 centres de contact dédiés au prélèvement à la source", comme l’indiquent les syndicats.

Cela leur suffira-t-il pour être opérationnels ? Certains ne semblent pas être de cet avis…

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Prélèvement à la source, ce possible chaos qu’attend le fisc : un rush difficile à affronter

Olivier Villois, secrétaire national à la CGT-Finances Publiques, explique cette précipitation dans les colonnes du Parisien. "La DGFiP constate que les centres des impôts sont d’ores et déjà pris d’assaut sur le sujet du prélèvement à la source. Et elle s’attend surtout à un rush dès le 2 janvier, la date à partir de laquelle les Français pourront demander à modifier leur taux en cas de changement de leur situation familiale, ou de baisse significative dans leurs revenus."

Pour autant, le labs de temps très court attribué à la formation risque de ne pas suffire à renseigner au mieux les contribuables.

En effet, les dossiers peuvent être complexes et les questions très précises, ce qui requiert une expérience et une connaissance approfondie du sujet. "Former en deux trois jours un agent de la Direction des finances publiques - dont l’impôt est déjà le cœur de métier - c’est imaginable. Mais un contractuel qui part de zéro ? Mission impossible ! Ce n’est pas sérieux du tout…"

Prélèvement à la source, ce possible chaos qu’attend le fisc : de fortes inquiétudes

Les répercussions peuvent être graves. Si les contractuels donnent de mauvais conseils, la catastrophe semble assurée.

Même si la Direction générale des Finances publiques assure au Parisien que "les missions des futurs cinquante agents contractuels seront directement liées à ce qu’ils sont capables de faire, c’est-à-dire essentiellement des tâches administratives et de la mise à jour de dossiers", les syndicats sont loin d’être rassurés.

Pour Olivier Villois, "un contribuable mal renseigné, qui commet ensuite des erreurs, cela peut avoir pour lui des conséquences sérieuses".

Les inquiétudes se portent aussi sur les questions de confidentialité auxquelles auront accès les 50 CDD. Un haut fonctionnaire du ministère des Finances assure alors qu’en cas de non-respect de la clause qu’ils auront préalablement signée, ils craignent la prison.

Le mois de janvier risque donc d’être très mouvementé.