Disparitions d'Émile et de Lina: pourquoi les enquêteurs mettent en commun les deux affaires ?Istock
Les disparitions d'Émile dans les Alpes du Sud et de Lina en Alsace restent irrésolues. Face à l'impasse rencontrée dans chacune des enquêtes, les autorités ont décidé de mettre en commun leurs dossiers. Une collaboration qui soulève la question d'un même suspect impliqué dans les deux affaires.
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Dans les Alpes du Sud et en Alsace, deux disparitions préoccupantes restent irrésolues : celles des jeunes Émile et Lina. Des affaires face auxquelles les autorités n'écartent quasiment aucunes pistes. Des équipes de gendarmes sont en effet mobilisées à temps plein sur les deux disparitions, qui impliquent dans chaque cas des enfants... Un point commun et d'étranges similitudes qui ont conduit les sections de recherche de Strasbourg et de Marseille à unir leurs forces sur les deux affaires.

Les disparitions d'Émile et de Lina

Le 8 juillet 2023, dans le hameau du Vernet, Émile, âgé de deux ans et demi, disparaît. Le petit garçon avait échappé à la vigilance de ses grands-parents. À des centaines de kilomètres de là, le 23 septembre 2023,Lina, une adolescente de 15 ans, s'évapore à Saint-Blaise-la-Roche alors qu'elle se dirigeait vers la gare pour rejoindre son petit ami à Strasbourg. Ces deux disparitions ont déclenché des enquêtes approfondies, mais jusqu'à présent, aucun indice n'a permis de retrouver les enfants disparus.

Les obstacles communs aux enquêtes

Le directeur général de la gendarmerie, Christian Rodriguez interrogé par RTL le 12 mars 2024, souligne les défis auxquels sont confrontés les enquêteurs dans ces affaires. L'absence de caméras de surveillance et la couverture téléphonique limitée dans certaines zones compliquent les investigations. "C'est vrai qu'aujourd'hui, on n'imagine pas qu'une disparition puisse avoir lieu, mais dans certains territoires, il n'y a pas de caméras de vidéosurveillance, il n'y a qu'un relais téléphonique et pas plusieurs", a-t-il indiqué. 

"Les enquêteurs travaillent sur toutes les hypothèses possibles. Certaines sont plus ouvertes que d'autres", a confié Christian Rodriguez qui n’a pas voulu en dire plus à ce sujet. Des mots qui font référence aux déclarations de Jean-Luc Blachon, le procureur d'Aix-en-Provence. "Nous sommes dans le temps long des analyses techniques. Le dossier est vivant, il est très vivant", a-t-il ainsi déclaré.

Un double enlèvement pourrait donc faire partie des hypothèses envisagées. Surtout qu’en croisant les données de bornage téléphonique, les deux sections de recherche auraient fait une découverte intéressante.

Deux disparitions, un seul coupable ?

Les enquêteurs explorent la possibilité d'un lien entre les deux affaires. Les données de bornage téléphonique suggèrent la présence d'une même personne aux endroits clés des deux disparitions. Cependant, les autorités restent prudentes.

"Les gens ont une mobilité bien supérieure à ce que l’on croi t. Un routier qui passe par Digne en juillet peut très bien passer par Strasbourg en septembre sans être impliqué dans ces disparitions", a expliqué sur BFMTV une personne proche de l’enquête.

Elle conclut donc en nuançant la portée de cette découverte. "Il n’y a rien de pertinent là-dedans. Rien de surprenant non plus". Les gendarmes ont par ailleurs affirmé qu’ils continueront à examiner toutes les pistes susceptibles d’établir un lien entre ces deux disparitions, la piste de retrouver Lina et Émile n'est ainsi pas écartée...

La détermination des gendarmes

Quant aux chances de retrouver un jour ces deux enfants, le Général Rodriguez estime que cela soit "possible". "Je ne le sais pas, mais c'est possible", a-t-il estimé à nos confrères de RTL. Et encore une fois, que ce soit pour l’affaire de disparition touchant Lina ou Émile, toutes les hypothèses sont étudiées.

“Tous les gendarmes y contribuent, car le cas d'un enlèvement fait partie aussi des hypothèses de travail. Tout le monde reste vigilant sur ces sujets, policiers comme gendarmes", a rappelé le directeur.