Un témoin raconte l'attaque du fourgon pénitentiaire à IncarvilleAFP
Un chauffeur routier a assisté à l'assaut sanglant sur un véhicule pénitentiaire qui a eu lieu le 14 mai en Normandie. Il a confié son témoignage à BFMTV.
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“Je voyais des gens cagoulés, cela ne me choquait pas plus que ça”, raconte Nicolas (son nom de famille n’est pas indiqué) au micro de BFMTV ce lundi. Ce chauffeur routier a assisté à l’attaque qui s’est produite le 14 mai sur un fourgon pénitentiaire près du péage d’Incarville, dans l’Eure. Il aurait en outre entendu des “coups de feu” ainsi qu’une explosion”. C’est après avoir observé les “protagonistes cagoulés”, tout de noir vêtus et “sans brassard de la police”, qu’il a “commencé à [se] dire : il y a quelque chose qui ne va pas”, ajoute ce témoin, qui se trouvait lui sur l’autoroute A 13, à proximité du péage, au moment des faits. 

Ce dernier précise encore : "Je me suis dit, de toute façon, il n'y a rien à faire, on ne peut rien faire, trace. Donc, j'ai accéléré et je suis parti. J'ai après, évidemment, contacté la gendarmerie". 

Des morts et un prisonnier en cavale

Cette attaque sur un véhicule de l’administration pénitentiaire a causé la mort de deux agents, âgés de 55 et 34 ans, et grièvement blessé trois autres. Le père de l’un des agents tués s’est lui aussi exprimé. "Mon fils adorait son métier. Il allait être papa", a-t-il confié à RTL. 

Le fourgon transportait Mohamed Amra, 30 ans, condamné à plusieurs reprises et impliqué dans des affaires de délinquance organisée. Il avait été conduit dans la matinée auprès du juge d’instruction de Rouen, dans le cadre de sa mise en examen pour une tentative d’homicide. Il rentrait alors à l’établissement pénitentiaire d’Évreux, où il était écroué, selon BFMTV. Il avait été jugé et condamné pour des vols aggravés commis dans des magasins. Auparavant, celui qui est parfois surnommé "La Mouche" a été détenu aux Baumettes, à Marseille, ainsi qu’à la prison de la Santé, à Paris. Sa mère s’est exprimée auprès de RTL, pour condamner cet assaut

“Nous serons intraitables”

Nous serons intraitables”, avait promis Emmanuel Macron, la veille, dans un message publié sur le réseau social X (anciennement Twitter). "Nous n’économiserons aucun effort, aucun moyen. N ous les traquerons. Nous les trouverons. Et je vous le dis, ils paieront”, a de son côté martelé le Premier ministre Gabriel Attal dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. 

La traque lancée

Après le lancement d’une “opération Epervier”, quelque 450 agents de police et de gendarmerie étaient mobilisés ce mercredi pour tenter de retrouver le fugitif ainsi que ses complices, selon une dépêche de l’Agence France-Presse. L’homme fait en outre l’objet d’une “notice rouge” d’Interpol : une demande officielle de coopération internationale des services de police pour traquer une personne et l'arrêter.  

 Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur a déclaré avoir mobilisé “beaucoup de moyens pour retrouver retrouver la personne qui s’est évadée et le gang qui l’a libérée dans des conditions ignobles”, a-t-il déclaré sur RTL. “

Mobilisation dans les prisons

Suite à cette attaque particulièrement sanglante, une minute de silence a été observée dans les prisons hexagonales ce mercredi. Par ailleurs, des syndicats de l’administration pénitentiaire ont appelé à des blocages mercredi 15 mai. De Nantes à Orléans en passant par la Savoie et la Bretagne, partout en France de nombreux agents ont participé à cette opération “prison morte” dans le cadre de laquelle seul un service minimum était assuré.

Cette évasion intervient moins d’un an après celle d’un détenu de la prison d’Argentan, dans l’Orne, au cours d’une permission de sortie.