9ème vague de Covid-19 : un retour du port du masque ? IllustrationIstock
Dans ce qui semble être l'indifférence générale, certains experts alertent sur l'imminence d'une 9ème vague de l'épidémie de Covid-19. Certains appellent au retour du port du masque obligatoire, dans les transports et en intérieur. Qu'en est-il de l'avancée de la pandémie ? Quelles sont les mesures envisagées pour cet hiver ?
Sommaire

Nous sommes bien en train de vivre une 9 ème vague de Covid-19, a affirmé Mahmoud Zureik, un épidémiologiste qui s’est confié au Parisien. Et il faudrait s’attendre d’ici peu à une moyenne de 50 000 cas par jour. Le rythme s’accélère en effet de manière vertigineuse : on a assisté, sur la semaine dernière seulement, à une hausse de 30% du nombre de cas dépistés. Alors que le taux de mortalité lié au Covid est encore en baisse, le nombre d’hospitalisations liées au virus a également augmenté : la hausse s’élève à 6% en une semaine, comme le rapportent nos confrères de BFM.

A titre comparatif, nous en étions à 525 527 cas quotidiens recensés le 20 janvier 2022. Cependant, les experts redoutent particulièrement cet hiver et cette dernière vague, car nous pourrions tout à fait nous retrouver face à une triple-épidémie hivernale. En effet, la bronchiolite fait des ravages chez les enfants en bas âge, comme elle n’en avait pas fait depuis près de 10 ans ! S’ajoute à cela la perspective pas vraiment réjouissante du retour de la grippe saisonnière, que les experts de la santé attendent au tournant : elle devrait être particulièrement virulente cette année.

9 ème vague de Covid-19 : quelles mesures sont à prendre ?

Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France, s’est confié sur le plateau de France Info ce dimanche 27 novembre. Lui désire obtenir, en tant qu'édile, la possibilité d’imposer le port du masque dans les transports de sa commune, comme le rapporte Le Journal du Dimanche. Concerné au premier chef en tant que dirigeant de la fédération hospitalière de France, il souligne l’urgence de la situation, le risque étant toujours et encore de "mettre l’hôpital public sous tension".

La France insoumise avait évoqué la possibilité de réintégrer le personnel soignant non-vacciné dans les services de santé publics pour en alléger la charge. Ce à quoi le ministre de la Santé François Braun s’est opposé, affirmant que cette mesure remettrait en cause la gestion de l’épidémie par l’éxécutif. L’infectiologue Benjamin Davido prône également un retour plus marqué du port du masque : il incite à la pédagogie, affirmant qu’il faudrait démontrer aux Français l’importance de ce geste qui nous était tellement familier il y a encore peu de temps…

Ces expertises sont d’autant plus alarmantes que les données chiffrées sur lesquelles se basent les prédictions sont probablement minorées, et ce, à cause de plusieurs facteurs…

9 ème vague de Covid-19 : des chiffres probablement minorés ?

On sous-estime très probablement le nombre réel de cas positifs, et plusieurs facteurs en sont la cause. Premièrement, l’apparition d’un nouveau sous-variant, le BQ 1.1, qui serait "le candidat idéal" pour la propagation de la 9 ème vague. Mais on ne connaît pas son degré de résistance aux vaccins, ce qui rend les prédictions des spécialistes plus incertaines.

Ensuite, la grève des biologistes ayant eu lieu mi-novembre et qui sera réitérée au premier décembre fausse également les statistiques des tests. De toute manière, de moins en moins de personnes se font tester, et lorsqu’elles le font, ce serait d’avantage par le biais d’autotests que de tests effectués par des professionnels. Autotests qui ne rentrent donc pas dans les statistiques car ils ne sont pas recensés.

Mais quels sont les facteurs qui auraient pu contribuer à la recrudescence de cette 9 ème vague ?

9 ème vague de Covid-19 : mais pourquoi donc ?

L’épidémiologiste Mahmoud Zureik affirme que la situation n’a jamais été aussi catastrophique depuis mars 2021. En cause ? La saison, principalement. En effet, on l’a même vu ces dernières années depuis le début de la pandémie, le virus circule plus en hiver. S’ajoute à cela un taux de rappel (4ème dose) très faible parmi la population. Rappelons que cette injection est pour l'heure destinée aux plus de 60 ans ayant reçu leur dernière dose il y a plus de 6 mois.

La grippe et la bronchiolite alourdissent aussi la pression sur le système de soins, ce qui alimente d’autant plus les scénarios catastrophe. Enfin, les gestes barrières sont en net recul depuis plusieurs mois, les Français semblant avoir oublié les souvenirs des confinements…