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Alors que François Hollande a fait savoir que la France devait "prendre sa part" dans l'accueil des migrants, découvrez les positions des hommes politiques à ce sujet.

La question d’accueillir ou non des réfugiés qui fuient actuellement le Proche-Orient, en proie aux guerres, hante la classe politique française qui oscille entre le devoir d’humanisme et les conséquences d’une telle arrivée de migrants.

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C’est à droite, chez Les Républicains, que ce dilemme se pose le plus. Ainsi, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, déclarait le 25 août sur France 2 qu’il était temps d’arrêter avec cette "fausse générosité" à l’égard des migrants, et qu’il fallait lui préférer "la fermeté". Même son de cloche du côté du maire de Nice, Christian Estrosi, qui a déclaré dimanche ne pas vouloir se laisser "dicter par le gouvernement une politique basée sur des quotas."

De son côté, le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, avait jadis comparé l’arrivée des migrants avec une "la fuite d’eau". Ce week-end, il s’est dit pour la création de "centres de rétention" en périphérie de l’espace Schengen, en déclarant à propos des migrants que "ces hommes et ces femmes sont nos frères dans l’espèce humaine."

François Fillon s’est dit lui aussi favorable à des "lieux d’accueil" dans les pays proches des zones de guerre, mais suggère, en contrepartie, d’être "intraitable avec les faux réfugiés". Alain Juppé a lui appelé à un "réveil des consciences" face aux "2 400 morts en Méditerranée" depuis le début de l’année. Enfin, Nathalie Kosciusko-Morizet a déclaré au Point qu’elle était "favorable à l’accueil des réfugiés" car "c’est le devoir de la France" .

La gauche s’active, le FN s’insurge

Du côté socialiste, si la mobilisation a été timide les premiers temps, le PS appelle désormais à la création d’un réseau de "villes solidaires" qui s’engageraient à accueillir des réfugiés. Plusieurs maires socialistes de grandes villes ont fait part de leur motivation à l’instar de Martine Aubry à Lille ou de Gérard Collomb à Lyon.

Que ce soit au Parti socialiste ou dans les partis périphériques (EELV, Front de gauche, partis anticapitalistes), la décision d’accueillir des réfugiés est unanime. De ce point de vue, les écologistes sont à la pointe, appelant à manifester en faveur des migrants ou à signer des pétitions pour que la France les accueille.

En revanche, au Front national, l’hypothèse d’accueillir de nouveaux migrants fait grincer des dents. Ainsi, à l’Université d’été du parti ce week-end à Marseille, Marine Le Pen a déclaré que "l’immigration n’est pas une chance, c’est un fardeau !"

La présidente du Front national, qui souhaite l’abrogation du droit du sol, la suppression de l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière et l’abolition des accords de libre circulation de Schengen, s’en est prise à la "culpabilisation" qui fait, selon elle, suite à la publication de la photo d’un petit garçon syrien de 3 ans retrouvé mort sur une plage en Turquie. "Ils souhaitent que nous arrêtions de penser. Nous n’avons pas de leçon à recevoir, surtout quand ils vous jettent la mort d’un enfant au visage pour faire avancer leur sinistre projet !", a-t-elle fait entendre.

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