Emmanuel Macron visé par une enquête du PNF: que risque-t-il ?©Blondet Eliot/ABACAabacapress
Une enquête du Parquet national financier vise Emmanuel Macron pour des soupçons concernant le financement électoral de ses campagnes présidentielles de 2017 et de 2022. Voici ce que risque le chef de l'Etat.

Les liens entre Emmanuel Macron et McKinsey n’ont décidément pas fini de faire parler. C’est la première fois que l’actuel chef de l’Etat est directement visé par une enquête judiciaire. Le 20 octobre 2022, le Parquet national financier (PNF) a en effet ouvert une information judiciaire pour des soupçons de financement illégal des campagnes électorales du président de la République de 2017 et de 2022.

Comme le révèle Le Parisien, ce sont les liens entre le cabinet de conseil américain McKinsey et lui, qui sont visés. Le PNF a en effet précisé avoir reçu des signalements et des plaintes émanant à la fois d’élus, de particuliers et d’associations à ce sujet. L’enquête se penche ainsi sur les conditions d’attributions de certains contrats publics à l'entreprise, dont les montants particulièrement élevés.

Affaire McKinsey : que risque le président de la République ?

Les chefs d’accusations portés par cette nouvelle information judiciaire ne sont pas négligeables, puisqu’il s’agit de "t enue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022".

Ces accusations reposent sur l’article L 113-1 du code électoral, celui même qui avait provoqué la condamnation en première instance dans l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy suite à l’affaire Bygmalion. Emmanuel Macron pourrait ainsi risquer jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Cependant, il bénéficie, jusqu’à la fin de son mandat, d’une immunité présidentielle et ne peut donc pas être entendu ni condamné par les juges et les enquêteurs. Sollicitée par nos confrères le jeudi 24 novembre, l’Elysée déclare de son côté avoir "pris connaissance de la communication du Parquet national financier concernant l’ouverture de deux informations judiciaires à la suite notamment de plaintes d’élus et d’associations", ajoutant qu’il "appartient à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance."