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Augmentation des cotisations, malus… Avec la fusion des régimes de retraite complémentaires du privé à venir, de nombreuses évolutions sont à prévoir. Et il n'y a pas de quoi se réjouir.
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Réforme des retraites : les salariés du privé dans le collimateur

Capital s’en fait l’écho. Dès le 1er janvier 2019, un nouveau régime unique de retraite complémentaire sera mis en place pour les salariés du privé. Il s’agit du fameux régime Agirc-Arrco qui remplacera donc les anciens régimes du même nom. Très concrètement, cela signifie que l’ensemble des salariés du privé (les cadres comme les non cadres) ne disposeront plus que d’un seul régime complémentaire obligatoire. Lequel devrait reprendre les droits qu’ils ont acquis au fil des ans grâce aux deux régimes existants. Sauf que cette fois, il s’agira d’un régime par répartition qui fonctionnera par points.

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Et que le montant de la retraite obtenu dépendra du nombre de points acquis durant toute votre carrière. Le problème, ce n’est pas tant cette réforme, mais bien les conséquences de celles-ci. Lesquelles pourraient bien être à l’origine de quelques désagréments financiers pour les premiers concernés : les salariés.

Réforme des retraites : une augmentation des cotisations à prévoir

De fait, la première déconvenue à souligner porte sur une hausse des cotisations à prendre en compte dès janvier 2019. Les actifs œuvrant dans le privé subiront, en effet, une augmentation répondant au nom de "taux d’appel" qui passera de 125 % à 127 %. Une hausse des cotisations qui, pour autant, poursuit Capital, ne sera pas à l’origine de nouveaux droits à la retraite. C’est donc là que le bât blesse…

"Concrètement, cela signifie que les cotisations seront plus élevées qu'aujourd'hui mais que cela n'aura aucune incidence sur les droits acquis : ils ne seront pas moins élevés, mais pas plus élevés qu'avant", précise Valérie Batigne, présidente de Sapiendo Retraite auprès du magazine économique. De quoi décontenancer une majorité de salariés. Surtout qu’il ne s’agit pas là de la seule conséquence liée à cette fusion des régimes de retraite complémentaires du privé à venir.

Réforme des retraites : un malus pour les actifs proches de la retraite ?

Si vous êtes né à partir de 1957, sachez, pour rappel, qu’un système de bonus/malus a donc été instauré. Le but ? Vous inciter à décaler la date de votre départ. Mais comment fonctionne-t-il ? Il est question de mettre en place un malus pour celles et ceux qui choisiraient de prendre leur retraite dès qu’ils réunissent toutes les conditions afin d’obtenir leur retraite à taux plein. Un malus porté à 10 % tout de même qui s’appliquera durant trois ans avec, poursuit Capital, un âge maximum porté à 67 ans. A noter, par ailleurs, que le taux dudit malus est réduit à 5 % pour les personnes à la retraite qui sont, de base, assujettis à la CSG avec un taux réduit de 3,8 %.

Résultat : si vous décidé de décaler d’une année votre départ, vous ne subirez aucun malus. Mais pas de bonus pour autant. Et si vous choisissez de décaler de deux ans votre fin de vie active, vous bénéficierez d’un bonus de 10 %, de 20 % si vous restez trois ans de plus et de 30 % pour quatre années de travail supplémentaires. Reste encore un bémol : ce bonus n’est, en fin de compte, accordé que durant votre première de retraite. A voir si, financièrement et au cas par cas, si le jeu en vaut véritablement la chandelle.

Réforme des retraites : quid de la revalorisation des pensions ?

Capital conclut son tour d’horizon des conséquences négatives à envisager pour les salariés du privé par une interrogation portant, cette fois, sur la revalorisation des pensions des retraites. La fusion des régimes complémentaires peut-elle avoir une conséquence directe pour les personnes qui perçoivent déjà leur retraite ? A priori, il se murmure qu’un autre dispositif plus souple pourrait être mis en œuvre.

Selon Valérie Batigne, interrogée par Capital : "La règle qui prévoyait une revalorisation des pensions de 1 point inférieure à l'inflation ne s'appliquait qu'en 2016, 2017 et 2018. C'est désormais un autre dispositif qui s'appliquera en 2019 et qui laisse plus de liberté aux partenaires sociaux. Mais aucune communication n'a été faite pour l'instant. Si revalorisation il y a, elle doit en principe intervenir au 1er novembre". A suivre.

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