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Didi était vigile au Bataclan le soir des attentats de Paris, le 13 novembre. Alors que les terroristes tiraient sur les spectateurs, l'agent de sécurité est revenu par deux fois dans la salle pour évacuer les survivants. Deux mois après les évènements, il témoigne.

Didi, 35 ans, était en service au moment des attentats, le 13 novembre. Responsable de la sécurité au Bataclan depuis 2004, il était, ce soir là, seul à l’entrée de la salle quand les terroristes ont donné l’assaut. Deux mois plus tard, interviewé par RMC ce jeudi matin, il revient sur ce moment douloureux où tout a basculé.  

"Les terroristes sont arrivés juste à côté de moi. Ils ont commencé à tirer… Dès que j'ai vu ça, je suis entré dans la salle pour prévenir les spectateurs", explique-t-il. Après avoir ouvert une première issue de secours, il voit plusieurs dizaines de personnes se ruer vers la sortie. Quelques minutes plus tard, les terroristes pénètrent dans la salle de concert. Au lieu de se mettre à l’abri, Didi retourne dans la salle pour ouvrir une autre issue de secours.

"J'ai dû m'allonger parce que les trois terroristes étaient déjà à l'intérieur en train de tirer, raconte-t-il. Je demandais aux gens autour de moi de faire les morts… Quand j'ai vu qu'ils commençaient à recharger leurs armes, qu'il n'y avait plus de tirs, à ce moment-là je me suis levé et j'ai crié: 'Venez, sortez vite par-là !'". Une fois les spectateurs sortis, il a également aidé les blessés en attendant l’arrivée des secours.

Au final plusieurs dizaines de personnes sont sauvées par les réflexes de l’agent de sécurité.

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« Je ne suis pas un héros »

Deux mois après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, Didi estime que ces gestes salvateurs ne sont que le fruit d’une sorte d’instinct, dicté par l’urgence. "Je n'estime pas être un héros. Les seules personnes que je qualifierais comme cela ce sont les morts et les blessés graves".

Pour le moment, il n’envisage pas d’assurer de nouveau la sécurité devant une salle de concert.

Aujourd'hui, plusieurs rescapés ont signé une pétition pour que le trentenaire, de nationalité algérienne, obtienne la nationalité française qu’il souhaite tant et la Légion d'honneur.

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