Nommé ministre de l’Intérieur il y a bientôt trois semaines, Bruno Retailleau continue de détailler sa feuille de route et remet à l’ordre du jour le sujet explosif de la réforme de l'aide médicale d'État.
Clash, règlements de compte, fous rire, lapsus… le deuxième débat de la primaire à droite a été riche en rebondissements jeudi soir. Pendant 2h30, les sept candidats qui souhaitent représenter l’opposition lors de la prochaine élection présidentielle ont tenté de défendre leur programme tout en répondant aux questions des journalistes et en se préservant des piques de leurs adversaires.
Alain Juppé, vainqueur du 2e débat
Un candidat a particulièrement réussi cet exercice difficile : Alain Juppé. Un sondage Elabe pour BFMTV/RMC révèle en effet que le maire de Bordeaux est celui qui a le plus convaincu les téléspectateurs (34%). Son rival Nicolas Sarkozy arrive quant à lui en deuxième position avec 24%, suivi de François Fillon (15%) et Bruno Le Maire (10%). Auprès des sympathisants de droite et du centre, l’ordre change cependant : Nicolas Sarkozy arrive cette fois-ci en tête avec 31% suivi d’Alain Juppé (28%) puis de François Fillon (21%) et Bruno Le Maire (11%).
Comment NKM a mouché Nicolas Sarkozy
Alors qu’il était interrogé sur la parité qu’il souhaiterait mettre en place dans son nouveau gouvernement, Nicolas Sarkozy a rappelé que c’était déjà le cas en 2007. A ce titre, il a même rappelé que NKM en faisait partie, et ajouté qu’il ne regrettait pas cette "nomination". "Je ne suis pas sûr de le refaire, mais je ne regrette pas ta nomination", a-t-il déclaré. Une sortie que l’ex-chef de l’Etat a à peine eu le temps de formuler, aussitôt mouché par l’ancienne ministre : "Tu n’en auras pas l’occasion !".
Le clash entre Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire
Le ton était certes courtois mais les couteaux n’en étaient pas moins affutés. Offensif, Bruno Le Maire a en effet expliqué qu’il ne "serait pas un candidat par revanche". Une pique à peine dissimulée à l’intention de Nicolas Sarkozy qui avait promis de quitter la politique s’il perdait l’élection de 2012. "Si j’écoute Bruno, si, à chaque fois qu’on est battu, on n’a plus le droit de se présenter. Je te rappelle, tu as été battu à la présidence de l’UMP (en 2014, ndlr)", a d’abord répliqué l’ancien chef de l’Etat. Et celui-ci d’ajouter, cinglant : "Commence d’abord par essayer d’être élu ! Tu verras que c’est très difficile".
Le Lapsus de Jean-François Copé suivi du fou rire de NKM
Le lapsus de Copé: "J'assume qu'il faut un gouvernement de choc avec des ministres de gauche" #PrimaireLeDebatpic.twitter.com/1AIMt9rZ3t
— Jean-Luc Testault (@jltestault) 3 novembre 2016
Le débat a été marqué par des démonstrations de forces en cascades, mais aussi par un fâcheux lapsus de Jean-François Copé qui a bien fait rire ses adversaires, et surtout NKM. Alors qu’il présentait sa vision de la fonction présidentielle et la manière dont il composerait son gouvernement, le maire de Meaux a vu sa langue fourcher. "Il faut un gouvernement de choc avec des ministres de gauche…euh, des ministres de droite et du centre, surtout pas des ministres de gauche !", a-t-il déclaré, déclenchant les rires de ses adversaires. "Ce lapsus est touchant car il amène à dire à quel point j’ai trouvé bizarre de faire l’ouverture à gauche, il y a quelques années", a-t-il ensuite indiqué pour se rattraper.
Le soutien de François Bayrou à Alain Juppé
On s’y attendait : le soutien de François Bayrou à Alain Juppé n’a pas échappé à ce deuxième débat. "M. Bayrou veut une nouvelle tranche d’impôt. Comme s’il n’y en avait pas assez… M. Bayrou a voté contre l’interdiction du voile à l’école. Je suis pour une alliance avec le centre, a entamé Nicolas Sarkozy à ce sujet. Mais un centre qui est avec nous matin et soir". De son côté, Alain Juppé s’est défendu en assurant ne lui avoir « rien promis » car il ne lui avait "rien demandé". Refusant d’entrer dans une "querelle subalterne", le maire de Bordeaux a ensuite écarté ce sujet en martelant : "Je serai élu sur mon projet, pas sur celui de François Bayrou".
L’épineux sujet du Qatar et la montre de Bruno Le Maire
Nathalie Kosciusko-Morizet a souhaité revenir sur les relations qu’entretient la France avec les pays du Golfe. "J’ai lu avec dégoût les relations entre certains politiques français avec certains pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite, a-t-elle lâché. Quand certains vont quémander des billets d’avion à l’ambassade du Qatar, ou acceptent des cadeaux hors de prix (…) Il faut avoir le même discours à Doha qu’à Paris". Des propos qui ont piqué Bruno Le Maire, lequel s’est empressé de souligner qu’il avait bien rendu la montre que lui avait offert l’émir du Qatar et que celle qui portait pendant le débat lui avait été offerte par son épouse.