Plus polluant qu'on ne le pense, cet équipement de jardin bientôt interdit ?

Avec l’arrivée des beaux jours, l’envie de profiter de son jardin au printemps et en été se fait ressentir. Mais derrière le vrombissement de certains appareils se cache une réalité bien plus dérangeante.

Un équipement massivement utilisé pourrait bientôt disparaître des rayons des magasins de bricolage en raison de son impact environnemental : la tondeuse thermique.

Un moteur ultra polluant

Fonctionnant à l’essence, souvent via un moteur à deux temps, la tondeuse thermique brûle un mélange de carburant et d’huile. Ce système émet du monoxyde de carbone, des hydrocarbures et du protoxyde d’azote, un gaz 300 fois plus polluant que le CO₂.

Selon l’agence California Air Resources Board, une heure de tonte équivaut à un trajet de 500 kilomètres en voiture. Des chiffres alarmants qui ont poussé la Californie à interdire ces engins depuis janvier 2024, à la fois pour leurs émissions polluantes mais aussi pour leur nuisance sonore, qui dépasse parfois les 100 décibels.

Vers une interdiction en France ?

Face à cette réalité environnementale, la France pourrait-elle suivre les traces de la Californie ? Si aucune interdiction n’a encore été officialisée, certaines municipalités limitent déjà leur usage à des créneaux horaires précis.

Pour en réduire l'utilisation, les tondeuses électriques ou les robots séduisent de plus en plus. Moins bruyants et sans émissions directes de gaz, ces modèles apparaissent comme une solution plus écologique. Comme le témoigne Patrick, 58 ans :

“L’un des meilleurs avantages, c’est de ne plus sentir les odeurs de gaz d’échappement du moteur thermique, qui gâchent les agréables senteurs du gazon fraîchement coupé. C’est donc beaucoup mieux pour la planète, pour nous-mêmes, nos voisins mitoyens, et pour l’environnement en général”, confie cet habitant du Val-d’Oise.

Des appareils électriques pas assez performants ?

Néanmoins, leur autonomie limitée et leur manque d’efficacité sur de grandes surfaces restent un frein pour de nombreux foyers. Amandine, 37 ans, témoigne :

“J’ai acheté une tondeuse électrique parce que je trouvais ça plus simple que de mettre de l’essence dans une tondeuse thermique. Seulement, l’électrique est loin d’être pratique et je regrette mon choix", confie le mère de famille. "Résultat : je n’ai pas opté pour une tondeuse sur batterie, car il est impossible de faire l’intégralité de mon jardin sans devoir la recharger. Et je suis loin d’avoir un hectare ! J’ai donc choisi une tondeuse filaire, très pénible, car il faut faire suivre le câble partout en faisant attention à ne pas passer la tondeuse dessus. Et là encore, c’est difficile : mon terrain est en pente et la tondeuse a du mal à suivre.”

“Je cherche donc à repasser à une tondeuse thermique. Malgré les enjeux écologiques actuels, je pense que ces équipements électriques ne sont tout simplement pas assez performants. Avant d’interdire les tondeuses thermiques et d’obliger énormément de foyers à se rééquiper à leurs frais, il faudrait peut-être penser à améliorer les équipements actuels, ou à créer des primes à l’achat électrique, comme pour les véhicules”, déplore-t-elle.

Une solution qui n'est, pour le moment, pas envisagée par le gouvernement.