Mort d’Émile : chronologie de 21 mois de mystère

Le 8 juillet 2023, le petit Émile, alors âgé de 2 ans et demi, est aperçu pour la dernière fois à 17h15 par deux voisins de ses grands-parents au Haut-Vernet, un hameau d’une trentaine d’habitants dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il venait tout juste d'arriver pour les vacances d'été à la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. La gendarmerie est informée vers 18h, et le 9 juillet, une enquête est ouverte pour disparition inquiétante avec un appel à témoins. Malgré de nombreuses battues citoyennes et un important dispositif de recherches déployé, aucune trace du garçonnet n’avait pu être retrouvée.

Le parquet de Digne-les-Bains ouvre une information judiciaire en raison de "la complexité de l'affaire" pour élargir les pouvoirs de l’enquête, et les investigations sont transférées au tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Le 25 juillet, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains, soutenues par des drones, sont envoyées sur les lieux.

Le parquet d'Aix-en-Provence requalifie l'enquête, désormais ouverte pour "enlèvement, arrestation, détention et séquestration arbitraires sur mineur de quinze ans". Quelques jours plus tard, les parents d’Émile sortent du silence en accordant une interview à l’hebdomadaire Famille chrétienne. Tout en exprimant leur gratitude envers l’élan de solidarité qui a suivi la disparition de leur fils, le couple réaffirme sa "confiance dans le travail des gendarmes chargés de l’enquête". Ils assurent n’avoir "rien à cacher" et écartent l’hypothèse d’un "sordide drame familial" survenu chez les grands-parents.

Le crâne du petit garçon est découvert par une randonneuse à environ 1,7 km du lieu de sa disparition. Dans la foulée, les enquêteurs retrouvent les vêtements et un bout d’os du petit Émile dans la même zone. Les analyses d'identification génétique ont permis de confirmer qu'il s'agissait des ossements de l'enfant. De nombreux prélèvements et analyses sont réalisés sur la dépouille, dans le but de déterminer les causes exactes de la mort et des traces d’un ADN étranger à la famille sont retrouvées sur les vêtements de l’enfant.

17 personnes dont la famille, des voisins et des témoins visuels, sont réunis par la justice au Haut-Vernet pour une reconstitution des circonstances dans lesquelles l'enfant a été vu pour la dernière fois.

Les enquêteurs de la "cellule Émile", dirigée par la section de recherches de Marseille, sont retournés dans le hameau du Haut-Vernet  et sont repartis avec une “imposante jardinière” située à proximité de la chapelle du village. Ils avaient découvert des traces de sang à l’intérieur, après avoir eu recours à la technique du Bluestar.

Ce matin, 25 mars 2025, Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d'Émile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue des chefs d'homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille", a déclaré le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon, dans un communiqué transmis à l'AFP. Ce sont les premières gardes à vue depuis le début de l’enquête.