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Recherches Agathe joggeuse© Jumeau Alexis/ABACAabacapress
Les gendarmes ont tout fait pour retrouver Agathe vivante. Malheureusement, la corps de la jeune joggeuse de 28 ans a été découvert dimanche 4 mai par un promeneur dans un sous-bois plus, de trois semaines après sa mystérieuse disparition le 10 avril dernier. Retour sur les premières recherches et les tous derniers éléments.
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La fin tragique de la joggeuse de 28 ans, Agathe Hilairet, est connue depuis lundi. La veille, dimanche 4 mai, le corps de la frêle jeune femme avait été retrouvé par hasard par un promeneur, près d'un chemin dans un sous-bois. Celui-ci est situé non loin de Vivonne (une dizaine de kilomètres), village du domicile de ses parents d'où elle s'était élancée vers 10h30 le 10 avril pour exercer comme à son habitude sa passion : le running. L'état du cadavre qui a passé plus de trois semaines dehors n'a pas permis de déterminer les causes du décès lors de l'autopsie, avait déclaré dans un communiqué le procureur de la République de Poitiers. Mais pourquoi cette macabre découverte a pris autant de temps ?

La méthode de "l'escargot" expliquée par un ancien gendarme

Les recherches, au vu du profil inquiétant d'Agathe (elle souffrait d'anorexie, de dépression, et ne pesait que 35 kilos pour environ 165 m), avaient démarré très rapidement, menées par les gendarmes aidés de nombreux habitants dont des membres de son club de running. Le 17 avril, un ancien gendarme de la section de recherches de Toulouse avait expliqué à La Dépêche du Midi la technique employée dans la quête d'une personne disparue : "la méthode de l’escargot : en commençant par l’environnement immédiat, puis en élargissant avec le cercle des amis proches, à la famille… Il ne faut écarter aucune hypothèse : fugue, enlèvement, voire meurtre.Donc il faut vérifier l’emploi du temps de tous les proches ainsi que les habitudes de tout le monde."

Malgré les moyens, les enquêteurs sont passés à côté

En utilisant des moyens importants (ratissages, chiens renifleurs, drones, hélicoptères, plongeurs...), les gendarmes ne sont pas parvenus à retrouver le corps d'Agathe. Ils ont alors resserré la zone de recherche à 3 km 2 seulement (contre 100 au départ), correspondant à celle où la jeune femme faisait traditionnellement son parcours (une boucle de 20 km), en essayant de faire parler la téléphonie via l'application Strava, dont elle se servait pour enregistrer et partager ses performances (son mobile reste introuvable aujourd'hui). On connait la suite.

De nouveaux éléments depuis lundi et des hypothèses

Trois hypothèses, en attendant les résultats des analyses (tissus, organes, cheveux...) restent en suspens : celle du malaise ou d'une mort subite (que les gendarmes semblent écarter), d'un suicide ou d'une mauvaise rencontre. La seconde vient aussi d'être écartée sans le dire vraiment par Patrick Chilliard, lieutenant-colonel et ex-expert de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) qui a déclaré, toujours à La Dépêche du Midi : "on peut écarter la piste d’un départ volontaire." Comprenne qui veut...

De nouveaux témoignages très troublants

De plus, un habitant de Vivonne a déclaré au Figaro le 6 septembre : "Qu’on la trouve à cet endroit, ça me paraît bizarre. Celui qui l’a retrouvée n’est pas le seul gars qui s’est promené dans ce bois depuis un mois, surtout qu’il y a des ramasseurs de champignons en ce moment."  Pour lui, le corps a même été déplacé. Autre élément troublant : dans un reportage consacré à l'affaire par BFM TV lundi soir, un témoin prénommé Elvis, joint par téléphone, a déclaré avoir croisé Agathe au moment où elle quittait le domicile parental pour aller courir, qu'ils se sont échangé un "bonjour" cordial et que tout avait l'air normal.

Une partie de l'enquête repart à zéro 

L'hypothèse criminelle prend forme. Mais on ne peut rien affirmer, comme le montrent les propos de David Galtier, l'ancien sous-directeur de la police judiciaire pour la gendarmerie nationale, recueillis par l'Internaute"Il faut un peu recommencer ce que l’on a fait au départ : constatations sur les lieux, nouvelles auditions, éventuellement des perquisitions." Mais aussi revenir en arrière : "Même dans les recherches, il ne faut jamais écarter l’hypothèse qu’on ait pu passer à côté."