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Après l’émotion, le temps des interrogations. Quatre jours après l’accident dramatique sur l’autoroute A7, des questions se posent toujours sur les circonstances du drame. Comment expliquer cette défaillance technique, qui a conduit à l’embrasement du véhicule ? Les premières expertises mettent en cause une rupture du turbo de ce Renault Scénic, qui aurait provoqué l’incendie du moteur. Selon le procureur de la République de Valence, "la panne a neutralisé tous les systèmes d’assistance de freinage, d’où une sensation d’un freinage qui ne fonctionne pas".
Accident sur l’A7 : que s'est-il passé ?
Qui est fautif ? Le conducteur, le constructeur ? Maître Nicolas Cellupica, avocat de la famille, estime que Renault devra "répondre de ses responsabilités". Que s’est-il passé exactement ce lundi 20 juillet, qui a conduit à la mort de cinq enfants d’une même famille ? Pour Philippe Touzé, ingénieur automobile et expert judiciaire en accidentologie, les premières conclusions de son confrère "indiquent qu’il y aurait eu un emballement du turbo, qui aurait provoqué une accélération non maîtrisée du véhicule". "Un emballement du turbo est symptomatique, on le voit sur les caméras de vidéosurveillance. Quand le turbo s’emballe, l’aiguille du compte-tour se met dans le rouge, il y a une fumée blanche importante puis sombre, il y a des odeurs et une chaleur importantes qui se dégagent", décrit l’expert.
Ces pannes sont-elles courantes ? Philippe Touzé affirme que "des pannes de turbocompresseur, ce sont des choses qui peuvent se passer assez régulièrement". Pourtant, "je n’ai jamais vu une panne d’un turbocompresseur qui dégénère en incendie et encore moins un incendie qui se propagerait au véhicule, à tel point qu’il endommagerait les circuits de freinage", précise-t-il. L'expert judiciaire est donc formel, "un accident pareil est rarissime". Comment expliquer cet enchaînement dramatique des événements ?
Accident sur l’A7 : "Il faudra s'assurer que l'entretien était fait correctement"
Renault peut-il être mis en cause dans cet accident ? Pour Philippe Touzé, il est encore bien trop tôt pour le dire car les investigations sur la carcasse de la voiture doivent se poursuivre. "Il faudra s’assurer que l’entretien était fait correctement", indique-t-il à Planet, rappelant que "dans un accident, il y a rarement une cause unique, souvent un enchaînement de causes".
D’après l’expert, qui est également vice-président de l’Institut technique d’accidentologie, plusieurs raisons pourraient expliquer cet emballement du turbocompresseur. Les principales sont une vidange qui n'aurait pas été faite en temps et en heure, un filtre à huile ou un filtre à air qui n'auraient pas été remplacés. Les causes de la panne peuvent être "une huile polluée, une insuffisance d’huile, une baisse de pression d’huile", mais, dans la logique, "un turbocompresseur doit faire la durée de vie du véhicule, soit 250 000 ou 300 000 kilomètres", ajoute l'expert. Des problèmes de turbocompresseur ont déjà été évoqués chez le constructeur...
Accident sur l’A7 : "Ce type d'accident, je n'en ai jamais vu"
Réagissant aux propos de Maître Cellupica sur le constructeur, Philippe Touzé se souvient que Renault "a connu des problèmes de turbocompresseur à une époque, sur des modèles équivalents, de même production". Il invite tout de même à relativiser, car tout dépend du nombre de plaintes reçues par l’avocat. "Ce genre de moteur, on le retrouve sur des centaines de milliers de véhicules et il faut savoir, dans chaque cas, ce qu’il s’est passé avec ce turbocompresseur", ajoute-t-il. Dans la majorité des accidents liés au turbocompresseur, Philippe Touzé se souvient que "le moteur s’emballait, cassait, et la voiture s’arrêtait, tout simplement". "Ce type d'accident, je n'en ai jamais vu", conclut l'expert.