AFP
Thierry Mandon, le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat a estimé mardi qu'il était "indispensable" d'organiser une "primaire élargie" en vue la prochaine course à l'Elysée. Même François Hollande pourrait avoir à s'y soumettre.

Ces derniers temps, on a parlé souvent de la primaire UMP mais très rarement de celle qui s’organisera à gauche. Mardi, Thierry Mandon a levé l’espèce de tabou qui entourait ce sujet. Le secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat s’est en effet imposé comme le tout premier membre de la majorité à oser aborder une large primaire à gauche. Il est "indispensable" qu’une primaire "élargie aux radicaux, écologistes et tous ceux qui voudront y participer" soit organisée en vue la présidentielle de 2017, a-t-il en effet déclaré. Jusqu'à présent, chaque parti organise, s'il le souhaite, une primaire de son côté.

A lire aussi –Primaire UMP : Nicolas Sarkozy ne veut pas "singer les socialistes"

Pour éviter un second 21 avril 2002Selon lui, la gauche toute entière doit pouvoir se rassembler pour faire front contre la droite. Son objectif : éviter un second 21 avril 2002. Ce jour-là, le candidat socialiste Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour de la présidentielle face à Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac. "Il vaut mieux que trois-quatre personnes (…) s’affrontent dans une primaire (…) plutôt que de dire « y’aura pas de primaire’ et qu’on fasse comme on a fait en 2002 : un premier tour avec des candidats multiples à gauche, et résultat : on n’est pas au deuxième tour", a-t-il ainsi fait valoir.

Aussi, si une telle mesure venait à être mise en place à gauche de l’échiquier, François Hollande serait contraint de remettre son éventuelle candidature aux mains d’un vote populaire. Ce qui, jusqu’à présent n’était pas envisagé, "les autres membres du parti (PS, ndlr) considérant officiellement du moins, que la candidature du Président sortant (…) s’imposait d’elle-même" pour 2017, souligne BFM TV. "Comme aux Etats-Unis, c’est l’occasion de ressourcement pour le président sortant", a de son côté estimé Thierry Mandon, lequel assure que "le président a besoin de ce ressourcement pour être revitalisé" et asseoir sa légitimité.

A lire aussi -Présidentielle 2017 : les Français préfèreraient voir DSK plutôt que Hollande

"Ce que vous ne réglez pas dans une primaire, vous le retrouvez au premier tour de la présidentielle""Là pour moi, elle est indispensable, pas pour faire du tir aux pigeons contre X ou Y, ou pour écarter telle candidature, y compris celle du président de la République s'il réussissait son quinquennat et qu'il voulait se représenter. Elle est indispensable parce que (...) ce que vous ne réglez pas dans une primaire, vous le retrouvez au premier tour de la présidentielle", a-t-il par ailleurs insisté avant de prévenir : Si on ne fait pas de primaire, "ça veut dire que vous diminuez les forces, les capacités de la gauche à être présente au 2e tour de la présidentielle".

Partageant le même avis que Thierry Mandon, Jean-Pierre Mignard, un proche de François Hollande a expliqué sur le plateau de BFM TV : "Si nous ne retrouvons par une autre manière de serrer les rangs, les extrêmes nous dévoreront".