Harcèlement scolaire : une semaine charnière pour Gabriel Attal Blondet Eliot/ABACAabacapress
Après avoir révélé avoir été harcelé dans sa jeunesse, Gabriel Attal est sur tous les fronts avant la journée nationale de la lutte contre le harcèlement scolaire le 9 novembre.

"Je pense toujours aux parents". Interrogé par Brut sur la décision en appel qui a relaxé les 4 adolescents accusés d'avoir harcelé Lucas, 13 ans, jusqu'à son suicide en janvier, Gabriel Attal a choisi l'empathie. Une prise de position en émotion, tout de suite accompagnée d'un rappel de la position de neutralité qu'il se doit de camper : un ministre "n'a pas le droit de commenter les décisions de justice" en raison de la "séparation des pouvoirs", a-t-il tranché. En quelques mois, l e ministre d'Emmanuel Macron a fait du fléau sociétal un sujet prioritaire de son ministère. En amont de la journée nationale de la lutte contre le harcèlement scolaire le 9 novembre, Gabriel Attal s'est rendu ce mardi avec Brigitte Macron et d'autres personnalités telles que le chanteur Mika dans un lycée du 13e arrondissement de Paris, pour rencontrer des victimes.

Suite à la décision de justice sur l'affaire Lucas, Gabriel Attal a également annoncé la mise en place pour janvier 2024, d'une plateforme pour les parents. Objectifs ? "Détecter des situations de harcèlement qui seraient soit vécues par leurs enfants, soit dont ils seraient à l'origine." Et gérer les phénomènes qui peuvent survenir sur les réseaux sociaux. Une mesure qui s'inscrit dans le cadre d'un programme renforcé de lutte contre le harcèlement amorcé dès la prise de poste du ministre en juillet. Ainsi depuis l'été, le gouvernement a annoncé une série de mesures à l'école, dont la possibilité de changer d'établissements les élèves harceleurs. "Je ne reculerai devant rien", lançait Gabriel Attal en septembre à l'Assemblée nationale, face au scandale des lettres du rectorat menaçantes envoyées aux parents d'élèves victimes.

Gabriel Attal victime de harcèlement

Dimanche 5 novembre sur TF1, Gabriel Attal a paré la question d'une dimension personnelle. Sur le ton de la confidence, il a révélé avoir été lui-même victime du fléau lorsqu'il était scolarisé. Le ministre, qui a confirmé son homosexualité, a ainsi raconté avoir reçu "un déferlement d'insultes et d'injures" à caractère homophobe à "la fin du collège". "Si j'ai à ce point à cœur de m'engager sur le harcèlement scolaire, c'est peut-être parce que le fait d'avoir vécu des injures, ça a forgé quelque chose", a analysé le ministre.

Aujourd’hui, selon les enquêtes de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, 15 % des collégiens déclarent s’être sentis harcelés au cours d’une année scolaire, un collégien sur cinq a été victime d’au moins un acte de cyberviolence de façon répétée et 6,7 % des collégiens déclarent être victimes de plusieurs formes de violences de façon répétée.