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Critiqué par l'aile gauche de la majorité pour son soutien aux entreprises, le tout nouveau ministre de l'Economie a assuré dans un entretien accordé à Ouest France que l'on "peut être de gauche et de bon sens".

Il n’a pas l’intention de se laisser faire. Sous le feu des critiques de l’aile gauche de la majorité qui voit en lui un anti-Montebourg, Emmanuel Macron a décidé de répliquer. Une semaine après sa nomination à la tête de Bercy et à l’aube de son tout premier déplacement dans l’une des plus importantes sociétés coopératives et participatives (Scop) de France, le ministre a en effet mis les points sur le i dans une interview accordée à Ouest France. "L’entreprise est le cœur de notre économie, c’est elle qui emploie, exporte, innove. Et la Scop illustre très bien l’idée que je me fais de l’entreprise : une collectivité humaine qui est aussi la propriété de ceux qui la font", a-t-il d’abord expliqué. Emmanuel Macron a ensuite assuré que "sur le plan de la fiscalité, les choses ont beaucoup changé en faveur des entreprises. Mais la compétitivité ne se réduit pas aux charges et aux impôts (…) La compétitivité, c’est l’organisation de l’entreprise, son financement, la montée en gamme et en qualité, la meilleure adaptation du droit du travail, l’investissement productif".

A lire aussi :Qui est Emmanuel Macron, le jeune anti-Montebourg décrié à gauche"Ma grand-mère m’a toujours dit…"Fort de ces propos et d’avoir pu présenter sa vision de l’entreprise, le ministre a poursuivi son entretien en répondant aux attaques dont il fait l’objet depuis sa nomination mardi dernier. "Il n’est pas interdit d’être de gauche et de bon sens", a-t-il en effet déclaré à l’intention de ses détracteurs dans l’aile gauche de la majorité. "Si on ne produit pas, ma grand-mère m’a toujours dit qu’on n’avait pas grand-chose à faire". Désireux de mettre un terme à ces critiques, celui qui a demandé la semaine dernière à être jugé "sur le faits" a précisé ce que signifiait pour lui "être de gauche". "Pour moi, c’est en effet être efficace, recréer les conditions pour investir, produire et innover (…), être juste pour que les efforts comme les gains soient équitablement répartis. Etre de gauche, c’est être responsable, ce n’est pas prendre une posture, c’est essayer de faire bouger les choses (…), être davantage du côté du risque que de la rente", a-t-il détaillé.

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Le ministre de l’Economie se rendra ce mardi dans la Manche pour visiter Acome, l’une des plus importantes Scop de France. Ce sera le premier grand déplacement de son mandat.

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