Elisabeth Borne et le vapotage de trop©Lafargue Raphael/ABACAabacapress
Une fois n'est pas coutume, la Première ministre a une nouvelle fois été surprise en train de vapoter dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. Au lendemain de l'annonce du plan anti-tabac, la séquence fait largement réagir l'échiquier politique et les internautes.
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Le 49-3 ou la cigarette électronique. Cette semaine, la Première ministre a encore fait parler d'elle pour un nouvel usage trop récurrent. Or, cette fois-ci il ne s'agit non pas de l'article 49-3, mais plutôt de son indispensable cigarette électronique. Si certains tentent de résoudre la problématique pour savoir lequel des deux est le plus utilisé, d'autres en ont ras-le-bol et le font savoir. 

Ce n'est pas la première fois qu'Elisabeth Borne est prise en flagrant délit de vapotage à l'Assemblée nationale. Depuis sa prise de fonction à Matignon, la facheuse habitude de la cheffe du gouvernement ne passe plus inaperçue. De plus, au lendemain de l’annonce du plan gouvernemental antitabac, la remarque de la députée Insoumise Caroline Fiat semble avoir davantage de résonance : "Vapoter dans cette enceinte, pendant que je suis en train de vous parler est un mépris total", a lancé la parlementaire à l'accusée dans l’hémicycle, ce mercredi 29 novembre 2023. Pourtant, Elisabeth Borne ne bronche pas et semble transformer les paroles de la députée en véritable vapeur. 

Que disent les textes ? 

Sur le papier, l'Assemblée nationale s'est prononcée à ce sujet en mars dernier, votant pour l'interdiction de la "promotion du vapotage", un amendement destiné à endiguer la publicité de la cigarette électronique et de ses produits chez les influenceurs, au même titre que le tabac

Sur la question du vapotage dans les lieux publics, le site Service public est formel : "la consommation des produits du vapotage est interdite dans les établissements scolaires et dans les établissements destinés à l'accueil, à la formation et à l'hébergement des mineurs". La cigarette électronique est également interdite "dans les moyens de transport collectif fermés. Il en est de même dans les lieux accueillant des postes de travail, fermés et couverts à usage collectif".

Or, l'Assemblée nationale et le Sénat sont bien des lieux fermés, couverts à usage collectif. Contactées par Libération, les deux institutions ont confirmé que l'usage de la cigarette comme de son pendant électronique étaient bien interdits dans leur enceinte.

Une sanction à venir ? 

Selon un décret daté du 25 avril 2017, cité par nos confrères de TF1 Info, en fumant dans un lieu "à usage collectif", la Première ministre s'expose à une amende de "2e classe", d'un montant de 35 euros. Par ailleurs, si aucune signalisation ne rappelle cette interdiction sur le lieu-dit, à savoir l'Assemblée nationale ou le Sénat, son gestionnaire devra s'acquitter d'une amende de 3e classe, d'un montant de 68 euros, comme le rapporte RTL

Une fumée politiquement coûteuse ? 

Autrement, sur le papier Elisabeth Borne fait le job. A l’Assemblée nationale, elle dégaine les 49.3 pour faire passer le budget 2024 et affronte les motions de censure à la chaîne. Officiellement l’Elysée n’a rien à lui reprocher, alors Emmanuel Macron aurait proposé à sa Première ministre d’être la candidate de la majorité aux européennes. Un combat contre le RN comme une belle manière de sortir.

La rumeur est si forte que l’institut Odoxa a décidé de la sonder. A ce titre, 69 % des Français interrogés disent juger qu’Elisabeth Borne n’est pas une bonne Première ministre et 61 % pensent qu’Emmanuel Macron devrait nommer quelqu'un d’autre à sa place et c'est Gabriel Attal qui arrive en tête de ce sondage pour le poste. Les sondages valent ce qu’ils valent mais ils sont toujours regardés de près à l’Elysée.