Coronavirus : ce remaniement dont vous n'aviez probablement pas entendu parler Le président et ses ministres, IllustrationAFP
Le président de la République a fini par se séparer d'une de ses proches collaboratrices. Si son départ n'a a priori rien à avoir avec le coronavirus qui frappe la France depuis de longue semaine, il pourrait cependant s'avérer lourd de conséquences.
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"Je me suis toujours dit que cette expérience, qui demande beaucoup de sacrifices personnels, était une parenthèse", explique Nathalie Baudon dans les colonnes du Monde. Conseillère pour la communication internationale du président de la République depuis pratiquement un an et demi, elle a finalement fait le choix de quitter le palais de l'Elysée. Une décision prise en amont de la crise sanitaire, puisqu'elle remonte au début de l'hiver dernier, indique le quotidien de référence.

En pratique, Nathalie Baudon avait rejoint le service presse du château dès l'élection d'Emmanuel Macron, en 2017. Un peu plus d'un an après le début de cette première mission, elle reprend le poste de Barbara Frugier et conseille la présidence en matière de communication étrangère. A partir de la fin de l'année 2018, elle accompagne donc le chef de l'Etat où qu'il aille, dès lors qu'il quitte le sol Français. Indispensable et présente à chaque sommet, c'est à elle qu'il revient la responsabilité d'expliquer et de clarifier la diplomatie choisie par l'exécutif.

Cette normalienne qui suit finalement le président depuis son ascension aux plus hautes fonctions de l'Etat fut auparavant l'une des cadre dirigeante de l'agence Brunswick, souligne La Provence. Elle a également travaillé pour l'agence Havas dont vient aussi celle qui doit la remplacer. Si son départ n'a a priori rien à voir avec le coronavirus Covid-19 qui a nécessité le confinement de la population française et bouleverse largement la vie politique, il pourrait avoir un impact mécanique. Et pour cause ! Ces dernières semaines, la communication du gouvernement à ce sujet fait l'objet de multiples critiques...

Remaniement au service communication : qui va remplacer Nathalie Baudon ?

Finalement, le chef de l'Etat s'est tourné vers Anne-Sophie Bradelle pour reprendre les missions de Nathalie Baudon. Comme celle qui la précédait, elle vient de l'agence Havas, où elle était consultante en communication. Dans le détail, elle y était chargée du pôle international et, en tant que Senior partner, elle a été amenée à conseiller des groupes incontournables de l'industrie française, ainsi que de grandes entreprises en provenance du monde entier. Veolia, Bolloré, Forbes Afrique et Air Mauritius ne sont que quelques unes de ces sociétés.

Elle devra cependant répondre à Joseph Zimet, qui était jusqu'à présent conseiller en communication pour les affaires nationales. A l'avenir, il devrait chapeauter l'ensemble de la communication du président.

Anne-Sophie Bradelle : Emmanuel Macron a-t-il choisi de promouvoir l'épouse d'un ministre ?

Nathalie Baudon, qu'Anne-Sophie Bradelle doit donc remplacer, n'est pas la seule à venir de l'agence Havas. C'était aussi le cas d'Ismaël Emelien, autre figure importante des débuts du macronisme.

Par ailleurs, Anne-Sophie Bradelle semble être une habituée de la chose politique. Avant de rejoindre l'Elysée, insiste La Provence, elle a conseiller d'autres personnalités politiques, notamment en Guinée ainsi qu'en Arabie Saoudite où elle a travaillé avec le prince héritier Mohammed ben Salmane.

Sans oublier son entourage personnel : elle est l'épouse d'Adrien Taquet, le secrétaire d'Etat chargé de la Protection de l'Enfance, rappelle Gala.

Un remaniement qui survient après de lourdes critiques de la communication gouvernementale

"La communication du gouvernement est truffée d'incohérences. Elle est louvoyante, non maîtrisée, parce qu'elle ne s'appuie pas sur des bases solides", assénait récemment dans nos colonnes Stéphane Gayet, médecin des hôpitaux et infectiologue. Il fustige les imprécisions de l'exécutif et sa tendance à schématiser les problèmes, qu'il juge dangereuse car elle tend à infantiliser les Françaises et les Français.

Il est d'ailleurs loin d'être le seul. Rapidement après l'allocution présidentielle du 16 mars 2020, l'opposition s'en est pris au chef de l'Etat rappelle 20 minutes. En cause ? La volonté d'Emmanuel Macron d'éviter le mot "confinement". Depuis les déclarations parfois contradictoires des ministres – dont certains exhortent les citoyens à aller travailler alors que d'autres encouragent au respect de la mise sous cloche – ont elles aussi été pointée du doigt...