Distributeurs de billets : pourquoi leur disparition s'accélère-t-elle en France ?IllustrationIstock
Le nombre de distributeurs de billets ne cesse de décroître en France. Pourquoi leur disparition s'accélère-t-elle ?
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Les distributeurs de billets sont une espèce en voie de disparition. C’est du moins ce que l’on constate en observant des chiffres alarmants, qui montrent que leur nombre a diminué de plus de 20% en dix ans en France. Alors que cette donnée s’explique, en partie, par l’augmentation des paiements par carte bancaire, les Français se détournent du règlement en espèces. Face à cette situation, c’est désormais l’accessibilité et l’inclusion qui demeurent inquiétantes et doivent être observées avec plus de précision. Nous faisons le point pour vous.

Distributeurs de billets : un nombre en chute libre

C’est une évolution indéniable de notre société : les Français se tournent de plus en plus vers les moyens de paiement comme la carte bancaire ou encore les applications de virements bancaires. En conséquent, les distributeurs de billets se raréfient dans l’Hexagone tandis que la création des premiers automates du réseau “Cash Services” par la Société Générale, BNP Paribas et Crédit Mutuel Alliance Fédérale va contribuer à accélérer leur disparition progressive. Ce sont donc près de 3000 points de retrait qui vont fermer d’ici 2026.

Il faut dire que les chiffres des distributeurs de billets disponibles sont en chute libre avec une réduction de 20%du nombre de distributeurs au cours de la dernière décennie. Le nombre est ainsi passé de plus de 58 000 en 2012 à environ 46 000 fin 2022. Les banques choisissent essentiellement de fermer ces distributeurs pour cause de non-rentabilité afin d’éviter des frais de maintenance et de réapprovisionnement des machines. Comme l’explique Guillaume Lepecq, président du think tank CashEssentials, interrogé par nos confrères des Echos, “les banques ont tout intérêt à faire disparaître le cash”.

Distributeurs de billets : des espèces toujours disponibles

Guillaume Lepecq va plus loin dans son analyse en estimant que “le cash est en concurrence avec d’autres moyens de paiement qui, eux, rapportent de l’argent de manière significative”. De son côté, la Fédération bancaire française affirme que l’évolution du réseau de DAB suit celle de la société et que l’accessibilité aux espèces reste importante en France.

Selon la Banque de France, près de 80% de la population se trouve à moins de cinq minutes en voiture d’un distributeur automatique de billets. Il s’avère toutefois que cela peut désavantager les personnes qui ne possèdent pas de véhicule et que la disparition d’un DAB dans un village pourrait avoir comme effet d’entraîner la fermeture de commerces de proximité.

Distributeurs de billets : un accès plus difficile au cash ?

Parallèlement, le développement des points d’accès privés, par exemple dans les commerces, limite la diminution du nombre total de points d’accès aux espèces. Le cash reste pourtan t le moyen de paiement privilégié des Français dans les points de vente.

Sur cette question, les espèces sont appréciées pour leur capacité à protéger la vie privée, mais aussi dans leur facilité à être gérées et à créer une meilleure vision de ses dépenses. Comme le notifient nos confrères de Capital, la Banque centrale européenne évoque, par ailleurs, le “rôle essentiel” des espèces “pour l’inclusion sociale des plus vulnérables, par exemple les personnes âgées et celles ayant des revenus modestes”.