Mort d’Elisa Pilarski : la thèse d'une "configuration d’encerclement"AFP
Quatre mois après la mort d'Elisa Pilarski, les doutes demeurent sur les circonstances du drame. L'avocat de Christophe Ellul parle d'une "configuration d'encerclement" et évoquent plusieurs chiens.
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Bientôt quatre mois après la mort d’Elisa Pilarski, de nombreuses questions continuent de se poser, notamment sur les circonstances de son décès. Quels animaux sont impliqués ? Les enquêteurs ne le savent toujours pas. Si des prélèvements génétiques ont été effectués sur une soixantaine de chiens, dont ceux de la victime et de son compagnon, leurs résultats ne sont toujours pas connus. Ils ne devraient pas l’être avant le mois de juin. Le jour de son décès, Elisa Pilarski promenait Curtis, le chien de son compagnon Christophe Ellul, pour lequel elle s’était prise d’une grande affection. Une chasse à courre avait également lieux au même moment.

Très vite, les soupçons se sont tournés vers les animaux de l’équipage, qui étaient une vingtaine dans cette forêt de l’Aisne. Christophe Ellul expliquait alors avoir été appelé par sa compagne vers 13h15, cette dernière lui indiquant la présence de "chiens menaçants". Arrivé sur place deux heures plus tard, il n’a pu que constater le décès de sa compagne, qui était enceinte de six mois.

Elisa Pilarski : son compagnon livre son scénario

Que s’est-il passé ce 16 novembre ? Les circonstances sont encore floues mais la juge d’instruction a organisé au mois de février un transport sur les lieux des principaux témoins, Christophe Ellul et Sébastien van den Berghe, le maître de la chasse à courre. Ils avaient également été interrogés par la magistrate peu de temps avant. Le but de ce transport sur les lieux ? Permettre à la juge d’instruction de comprendre les déplacements de chacun le jour du drame et de vérifier la concordance des différents témoignages.

Au début du mois de février, Christophe Ellul a d’ailleurs livré sur Facebook un scénario possible pour expliquer la mort de sa compagne. Il évoquait alors une attaque de plusieurs chiens, en meute, et écrivait : "Ils t’ont alors attrapé par ta chevelure, t’ont traînée avec acharnement, ça devait être d’une violence inouïe car ils t’ont totalement scalpée…". Un scénario difficile à lire, qui vient d’être évoqué par l’avocat de Christophe Ellul.

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Elisa Pilarski : "Elle a été mordue jusqu’à la mort"

Peu d’éléments sur la mort d’Elisa Pilarski ont été dévoilés dans la presse. Le procureur de la République de Soissons a publié un communiqué à la fin du mois de février, dans lequel il écrit : "Le rapport d’autopsie a confirmé que le décès de Madame Pilarski était survenu suite à un choc hémorragique consécutif à de multiples plaies, dont les caractéristiques suggéraient l’action d’un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leurs profondeurs, sans qu’il soit possible de dénombrer les animaux en raison des nombreuses morsures intriquées dans une même zone".

Maître Alexandre Novion, l’avocat de Christophe Ellul, était invité de l’émission Crimes et faits divers, présentée par Jean-Marc Morandini. Lors d’un débat avec l’avocat du maître de la chasse à courre, il a donné des précisions sur le drame, évoquant notamment une "configuration d’encerclement dans ces morsures". "Elle a été mordue jusqu’à la mort et, si vous voulez, il y a un phénomène de coiffage autour de ce corps", a-t-il expliqué, ajoutant : "Le procureur a insisté sur les différences de morphologies des différentes morsures. Il prend des précautions, mais indique que la thèse la plus probable est celle des morsures de plusieurs chiens". Une explication qui n’a pas convaincu son confrère, qui représente Sébastien van den Berghe.

Elisa Pilarski : "Le dossier ne permet pas de dire que c’est un ou plusieurs chiens"

Qu’Elisa Pilarski ait été attaquée par plusieurs chiens ne signifierait pas pour autant qu’il s’agit des animaux de la chasse à courre. Mais, pour Maître Guillaume Demarcq, il y aurait une autre explication à la mort de la jeune femme. "Ce que je soutiens, c’est que le dossier ne permet pas de dire que c’est un ou plusieurs chiens", a-t-il expliqué sur le plateau de Crimes et Faits divers. "Aucun des chiens de la chasse à courre n’a de morsure, aucun des chiens de la chasse à courre n’a de sang sur lui et vous voulez me faire croire qu’ils ont participé à ce carnage ?" a-t-il demandé à son confrère. Le ton est rapidement monté entre les deux avocats, dont la confrontation était tendue. Les résultats des prélèvements génétiques pourraient permettre d’y voir un peu plus clair et de savoir quels chiens ont attaqué Elisa Pilarski. Alors qu’ils devaient, dans un premier temps, être connus à la fin du mois de février, ils ne seront finalement rendus qu’au mois de juin.