Quatre octogénaires d'un Ehpad de la Drôme ont été intoxiqués après avoir bu du liquide de rinçage pour lave-vaisselle, dans la soirée du 30 novembre. Deux ont dû être hospitalisés dans un état grave. Les...
“On souhaite démocratiser la pratique de la boxe et des sports de contact. Et l'adapter au maximum”. Avec Deuxième Souffle, Loïc Pinto propose des séances de boxe adaptée aux personnes âgées dans les Ehpad, qu’elles soient fragilisées ou non.
Tout commence en 2016. À ce moment-là, Loïc et son ami d’enfance Roman Diètre, tous deux passionnés de sports de combat, animent des cours de boxe pour les enfants malades dans des hôpitaux d’Île-de-France dont l’hôpital Necker (Paris XVe). Le concept plaît et les deux hommes élargissent leur cours, d’abord aux enfants en foyer d'urgence puis à l'ensemble du médico-social dont les EHPAD. “On ne s'est pas mis de barrière du tout. On voulait proposer des cours à toutes les personnes à qui on peut adapter la pratique de la boxe. La première séance, c'était en 2016” nous explique-t-il enjoué.
Solliciter les fonctions psychomotrices des personnes âgées
Rapidement, l’un des établissements dans lequel les deux amis animent des cours souhaite mettre en place une récurrence. “Ça a fait effet boule de neige. L'établissement en question en a parlé à un autre établissement et ainsi de suite”, poursuit Loïc. Devant une telle ampleur, les deux amis décident de mieux structurer leur concept et font appel à une psychomotricienne pour adapter la pratique aux personnes âgées en EHPAD.
Aujourd’hui, leurs coachs interviennent dans plus de 90 établissements en Île-de-France avec une quinzaine de coachs sélectionnés, formés et certifiés. “Comme on n'était plus assez pour pouvoir répondre à l'ensemble de la demande, on a créé notre formation pour pouvoir former des coachs à la méthode Deuxième Souffle avec la psychomotricienne Laura Lesage” explique le fondateur.
“L’objectif premier c’est de s’amuser”
“L'objectif premier c'est de prendre du plaisir, de s'amuser. On fait du sport, mais de manière ludique”, explique Loïc. Les séances durent en moyenne une heure et débutent par un échauffement doux pour mobiliser le corps avant d’aborder les différentes techniques de boxe à travers des exercices de coordination. Ensuite, les résidents enfilent les gants et tapent sur des pattes d'ours, des sacs ou sur d'autres cibles avant de terminer par un moment de détente, avec de la respiration et des automassages.
Les cours permettent aussi de maintenir et renforcer l'autonomie des résidents en travaillant sur toutes les capacités cognitives. Pour plus de sécurité, les séances, qui acceuillent une dizaine de personnes, se déroulent assis, mais les participants ont la possibilité de se lever, s’ils le peuvent et s’ils le souhaitent. “Il faut savoir aussi que l'équilibre peut se travailler même assis. Le simple fait de se décoller le dos du dossier et de mettre les deux pieds à plat leur fait travailler leur équilibre, c'est une forme de prévention des chutes”.
Renforcer sa confiance en soi
Plus qu’une activité physique, les séances permettent aux résidents de renforcer leur estime d’eux-mêmes. “Intérieurement, il se passe quelque chose. On se dit “si je suis capable de faire ça, je suis capable de faire d'autres choses”. Surtout les femmes qui voient la boxe comme un sport destiné aux hommes en général. Elles se rendent compte qu'une fois adaptée, elles peuvent faire plein d'exercices, mettre des crochets, des uppercuts, faire des enchaînements… ”, souligne Loïc.
“Quand on enfile des gants de boxe, quelque chose se libère, c'est aussi un espace où ils peuvent extérioriser, on les pousse à se surpasser”, confie-t-il avant de conclure que suite à une séance de boxe “les résidents dorment mieux. La directrice de l’un des établissements nous l’a confirmé, il y a moins de déambulation et de perturbations dans les couloirs. Et ça, ça s'explique par la libération de cette décharge motrice”.