Affaire Grégory : que disaient les lettres du corbeau ?AFP
Entre 1983 et 1985, les parents de Grégory Villemin et plusieurs de leurs proches ont reçu cinq lettres anonymes d'un mystérieux corbeau. Menaces, revendications... : ces courriers sont des éléments clés de l'enquête sur le meurtre du petit garçon.

Le mystère des lettres du corbeau pourrait bientôt être mis au jour. Entre 1983 et 1985, Jean-Marie et Christine Villemin, ainsi que plusieurs autres membres de la famille, ont reçu cinq courriers anonymes avant et après le meurtre de Grégory, 4 ans, le 16 octobre 1984.

Au début des années 1980, Jean-Marie Villemin et son épouse sont victimes de harcèlement alors que ce dernier venait d’obtenir une promotion. La première lettre est arrivée au domicile du couple le 4 mars 1983. "Je vous ferez votre peau à la famille Villemin (sic)", pouvait-on lire sur cette feuille déposée sans enveloppe derrière leurs volets.

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"Si vous ne le faite pas, j’exécuterai mes menaces que j’ai fait au chef"

Quelques semaines plus tard, ce sont cette fois Monique et Albert Villemin, parents de Jean-Marie, qui reçoivent un courrier rédigée en lettres capitales, les incitant à couper les ponts avec leur fils, "le chef" qu’ils devraient considérer comme "un batard". "Si vous ne le faite pas, j’exécuterai mes menaces que j’ai fait au chef pour lui et sa petite famille. (…) Au tour du chef d’être considérer comme un batard, il se consolera avec son argent. A vous de choisir. La vie ou la mort" (sic), peut-on lire dans ce courrier adressé par la poste le 27 avril 1983.

La troisième lettre, rédigée en lettres cursives, est longue de trois pages et envoyée encore une fois au domicile d’Albert et Monique Villemin par la poste. "Et le petit con des granges, il n’est pas une journée sans descendre chez vous et il faut toujours qu’il mette son grin de sel partout quand il devrait fermer sa grande gueule (…). Ceci est ma dernière lettre et vous n’aurez plus aucune nouvelle de moi. (…). Adieu mes chers cons (sic)", a écrit le corbeau dans cette missive plus violente.

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"Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils"

En dépit de ces adieux, cette lettre n’est pas la dernière. Le lendemain du jour où le corps de Grégory est retrouvé dans les eaux de la Vologne, le 17 octobre 1984, un courrier revendiquant le meurtre est adressé à ses parents par la poste dans lequel il est écrit : "J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. Pauvre con".

L’histoire ne s’arrête pas là. Neuf mois après la mort de Grégory, le 24 juillet 1985, une dernière lettre est envoyée aux grands-parents de Grégory. "Je vous ferez à nouveu votre peau à la famille Villemain. Prochaine victime Monique (sic)", peut-on lire dans ce courrier à l’écriture semblable à ceux de 1983.

Plus de trente ans après, les nouvelles analyses graphologiques seraient "confondantes" pour Jacqueline Jacob, grande-tante du petit garçon, et Monique Villemin née Jacob, grand-mère de Grégory et belle-sœur de Jacqueline, suspectées d'être deux des auteurs anonymes de ces courriers. Malgré les avancées de l’enquête, le meurtrier de Grégory reste encore inconnu.

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