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C'est certainement une question qui est revenue lors de vos repas de famille de fin d'année, Emmanuel Macron est-il de gauche ou de droite ? Planet a tenté de répondre à la question. 

"Ni de gauche, ni de droite", "en même temps"… Autant d’expressions qui ont installé Emmanuel Macron comme hors du clivage traditionnel opposant la gauche à la droite. Après huit mois à l’Elysée, le plus jeune président de la Vème République tient-il sa position d'équilibriste ? Pas vraiment. Le consensus est que depuis son élection le 7 mai dernier, Emmanuel Macron est un chef d’Etat qui mène une politique plutôt de droite. 

C’est en tout cas ce que ressentent les Français, comme le démontre une étude du Cevipof de décembre dernier :  le parti du président est aujourd’hui perçu par 30 % des Français comme au centre, 55 % à droite et 10 % à gauche.

Une politique plutôt à droite de l’échiquier

Du côté des observateurs de la politique, l’analyse tend à aller dans le même sens, ainsi que l’expliquait Bruno Cautrès, sur France Info, après les 100 premiers jours du président. "On est quand même un peu plus sur des tonalités qui sont celles d’Édouard Philippe et de Bruno le Maire, et il va falloir voir si Emmanuel Macron maintient ce balancier et va compenser ça, en allant vers des thèmes qui plaisent à la gauche", expliquait-il alors en évoquant le Premier ministre et le ministre de l’Economie, transfuges de Les Républicains.

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Une analyse toujorus valable aujourd'hui, selon Christophe Le Digol, maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris-Nanterre. "Force est de constater qu'Emmanuel Macron a composé un gouvernement avec des personnalités venues de la gauche et de la droite, certains l'ayant rejoint très tardivement comme Bruno Lemaire, candidat malheureux de la primaire à droite (...) Sur le plan économique, Emmanuel Macron mène une politique à droite. Le budget est très à droite, si l'on considère qu'être de droite, c'est privilégier les classes possédantes au détriment des Français les moins aisés. C'est une analyse que ne nient pas, il me semble, mes confrères économistes même s'ils leur arrivent de la justifier. Sur le plan culturel, peu de choses ont été faites. Il est donc difficile de se prononcer aussi clairement mais si l'on regarde les projets en cours par exemple avec la sélection à l'université ou la politique migratoire, cette politique est elle aussi clairement de droite".

La disruption, de l’esbroufe ?

Emmanuel Macron persiste et signe pour l'instant sur son positionnement "ni-ni". Un jeu et une stratégie de "communication" plutôt habile selon Christophe Le Digol : "Les appuis du gouvernement ont tout intérêt à faire croire que les politiques menées ne sont ni de droite, ni de gauche. Cela fait partie du jeu ordinaire de la politique".

Le politiste estime cependant que le nouveau président de la République a permis un "recodage politique". "Des politiques qui étaient assez proches idéologiquement mais qui étaient classées soit à gauche, soit à droite, ont redéfini leurs affiliation à la faveur de la création d'En Marche!. Des politiques qui pensaient à peu près la même chose mais occupant des positions opposées politiquement, ont pu changer leur affiliation partisane et devenir alliés à la faveur de la création de LREM", précise-t-il.

Si les huit premiers mois d’Emmanuel Macron ont été marqués par une image de droite, le gouvernement semble vouloir arrondir les angles avec un accent mis sur le "projet social" pour ce début d’année 2018. C’est en tout cas en ce sens que Bruno Cautrès analysait les vœux du président il y a quelques jours sur Europe 1: "Ces vœux s’adressaient aussi aux électeurs de centre et de centre gauche si on s’intéresse au vocabulaire : école, formation, égalité hommes-femmes…" 

Dont acte puisqu’à l’issue du séminaire de rentrée du gouvernement début janvier, le Premier ministre Edouard Philippe a indiqué qu’il souhaitait mettre l’accent sur la formation professionnelle, le plan logement, la stratégie de lutte contre la pauvreté mais aussi le plan autisme. Parmi les dossiers les plus clivant : le projet de loi asile-immigration. Après la circulaire publiée par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, en décembre, des députés l’ont interpellé, demandant une politique "plus juste et plus humaine", à l’instar de l’élue de la Manche, Sonia Krimi.