De Gaulle, Chirac, Macron... Les notes des présidents de la Vème République au baccalauréat
Certains en rêve, d’autres ne s’y risqueraient pas pour tout l’or du monde. Une chose est sûre, accéder à la fonction de président de la République est loin d’être une chose aisée. Avant de se soumettre au suffrage des électeurs, il est en effet nécessaire de répondre à plusieurs critères :
- Avoir la nationalité française
- Avoir 18 ans révolus
- Être électeur
- Ne pas être privé de ses droits d’éligibilité par une décision de justice
- Ne pas être placé sous tutelle ou sous curatelle
- Avoir satisfait aux obligations imposées par le code du service national
Au-delà de ces règles basiques, il est également essentiel de récolter 500 signatures des élus provenants d’au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer différents. Une règle qui est loin d’être évidente à remplir si l’on ne possède pas un minimum de notoriété et de renommée.
Est-il nécessaire d’avoir le bac pour se présenter à l’élection présidentielle ?
Mais outre ses critères, faut-il un niveau d’étude spécifique pour accéder à l’Élysée ? En réalité, il n’existe aucune règle officielle encadrant le niveau d’étude du président de la République. En théorie, un candidat peut donc se présenter à l’élection présidentielle sans même avoir le baccalauréat. Cette situation s’est d’ailleurs déjà présentée puisque Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste en 2012, 2017 et 2022, ne possède aucun diplôme et a davantage vécu sa formation politique au fil de ses expériences professionnelles.
En revanche, l’ensemble des présidents élus de la Ve République possèdent leur bac. Cependant, certains l’ont mieux réussi que d’autres. Découvrez leurs résultats dans notre diaporama.
Charles de Gaulle
Charles de Gaulle a eu son baccalauréat en mathématiques élémentaires avec 11,5 de moyenne, mais l'ensemble de ses notes est plutôt inégal delon l'historien de l'éducation Claude Lelièvre, qui a regroupé ses informations sur les résultats des présidents à cet examen dans un billet sur le forum de Mediapart. Voici les notes obtenues le premier président de la Vème République pour la première partie du baccalauréat :
- Composition française : 14/20
- Explication française : 14/20
- Version grecque : 8/20
- Géographie : 15/20
- Sciences physiques : 4/20
Et pour l'année suivante :
- Histoire-géographie : 15/20
- Sciences physiques : 14/20
- Sciences naturelles : 8/20
- Philosophie : 11,5/20
Georges Pompidou
Georges Pompidou affiche de vraies facilités et décroche même le premier prix de version grecque au concours général en première. Mais ses résultats au baccalauréat ne sont pas toujours à la hauteur de son potentiel : il obtient la mention "assez bien" à la première partie du bac, et est réputé pour jouer aux cartes en classe.
L’année suivante, il passe l'épreuve de philosophie dans une ambiance romanesque : selon un récit rapporté par Merry Bromberger, il aurait discrètement aidé une camarade à réussir l’épreuve, rédigeant même une dissertation pour elle en plus de la sienne. Il s'agissait d'une élève venue rattraper son épreuve de baccalauréat ratée l'année précédente.
"De son banc, à vingt mètres de lui, la Parisienne lance vers le brillant philosophe des regards désespérés. Sur une feuille de brouillon rose, il jette, d’une écriture serrée, des notions sur l’un des sujets, la roule en boule. Tout dépend maintenant d’un exercice balistique […]. La Parisienne obtient une note inattendue en philosophie. Georges, qui avait rédigé deux dissertations, l’une à son propre usage, l’autre pour elle, est reçu sans mention", peut-on lire dans Le Destin secret de Georges Pompidou.
Valéry Giscard d'Estaing
Élève brillant, Valéry Giscard d’Estaing commence à s’investir scolairement en première. Il décroche alors la mention "bien" à la première partie du baccalauréat, échappant de peu à la mention "très bien" à cause d’un oral de physique raté et d’une note moyenne en mathématiques. Petit coup de pouce du destin : le sujet de version latine est exactement celui déjà traité en classe avec son professeur.
L’année suivante, il passe deux baccalauréats – en philosophie et en mathématiques élémentaires – qu’il obtient tous deux avec mention "bien" à seulement 16 ans.
François Mitterand
François Mitterrand échoue à l’oral de la première session de la première partie du baccalauréat, alors qu’il est en classe de première. Une expérience marquante dont il parlera bien plus tard dans son autobiographie La paille et le grain : il garde un souvenir très vif de ce moment de panique face à l’examinateur, incapable de formuler une réponse claire. "Les mots dansaient dans ma tête et restaient au niveau du larynx. Et le peu qui en sortait échappait aux normes grammaticales", écrira-t-il, toujours hanté par cet épisode.
Il finira toutefois par décrocher son baccalauréat après cette première tentative manquée, mais les détails de ses notes ne sont pas connus.
Jacques Chirac
Jacques Chirac décroche son baccalauréat de mathématiques élémentaires à l’âge de 18 ans, après avoir été élève au prestigieux lycée Louis-le-Grand à Paris. Il obtient la mention "assez bien". Nous sommes alors en 1950, une époque où seulement 5,4 % de sa classe d’âge obtient le bac général.
Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy obtient son baccalauréat en sciences économiques et sociales en 1973, non sans peine. Avec seulement 142 points sur 300 aux épreuves initiales, il se retrouve en position délicate et doit passer par les oraux de rattrapage pour décrocher son diplôme. Ses résultats sont très inégaux :
- Écrit de français : 7/20
- Oral de français : 12/20
- Mathématiques : 8/20
- Philosophie : 9/20
- Économie : 11/20
- Anglais : 10/20
C’est finalement grâce au rattrapage qu’il parvient à obtenir son bac.
François Hollande
François Hollande passe son baccalauréat au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, où il est élève entre 1969 et 1972. Il obtient le diplôme avec la mention "assez bien". Les détails de sa série ne sont pas confirmés, mais il aurait obtenu 13 sur 20 à l’épreuve écrite de philosophie. Les autres résultats ne sont pas connus.
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