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Tout le monde connaît Jack l'Eventreur, le célèbre tueur en série qui a sévi à Londres, à la fin du XIXe siècle, et qui continue d'obséder les historiens à la recherche de son identité. Jack l’éventreur a supposément été responsable de la mort de cinq femmes en trois mois. Il les décapitait en retirant, au passage, certains de leurs organes. Durant ces trois mois où il a sévi, celui que les Londoniens surnommaient « Jack » a nargué la presse en envoyant des lettres. Dans l’une d’entre elles, il affirmait notamment avoir mangé un morceau de rein de l’une de ses victimes. Jack l’éventreur n’a jamais été retrouvé.
« J’ai rencontré une ancienne copine. Je serai de retour ce week-end »
A la différence du Jack l’éventreur londonien, Patrick Salameh, surnommé le « Jack l’éventreur de Marseille », a bien été arrêté. Mais son parcours n’en marquera pas moins les mémoires. En mai 2008, Fatima Saiah se rend à un rendez-vous, suite à un appel passé d’une cabine téléphonique, avec un homme qu’elle ne connaît pas pour faire du baby-sitting. Deux heures après ce rendez-vous, elle envoie un curieux message à son ami qui l’avait accompagnée : « J’ai rencontré une ancienne copine. Je serai de retour ce week-end ». Elle ne donnera plus jamais signe de vie.
Entre octobre et novembre 2008, trois prostituées, Irina, une Ukrainienne de 42 ans, Cristina, une Roumaine de 23 ans, et Zineb, une Algérienne de 28 ans, contactées elles aussi depuis une cabine téléphonique, disparaissent également mystérieusement. Patrick Salameh est mis en cause dans ces disparitions mais il reste introuvable. Ce n’est que quelques mois plus tard, en mai, qu’une SDF affirme aux enquêteurs avoir reconnu l’homme grâce à un portrait-robot diffusé dans la presse. Elle explique alors que Patrick Salameh, rencontré dans la rue, lui a demandé d’appeler une baby-sitter pour lui fixer un rendez-vous en échange de 5 euros. Un témoignage qui permettra aux enquêteurs d’arrêter le tueur. Ces derniers étaient toutefois loin de se douter que l’homme n’était pas un criminel comme les autres…
Un lourd passé judiciaire et un talent pour la peinture
Les enquêteurs découvrent rapidement que Patrick Salameh n’en est pas à son coup d’essai en matière d’illégalité. Entre septembre 1988 et février 1989, l’homme s’est rendu coupable de nombreux cambriolages dans le Var. Avec l’aide de ses complices, il s’introduisait dans la propriété de ses victimes, les agressait puis leur dérobait des biens. Suite à sa première arrestation, Patrick Salameh est condamné à 16 ans de prison. Un séjour prolifique durant lequel le futur criminel s’est notamment découvert une passion pour la peinture. Lors de sa sortie, il est d’ailleurs parvenu à exposer certaines de ses toiles dans plusieurs galeries de la cité phocéenne. Un talent qui n’a d’égal que son intelligence extrême.
Patrick Salameh coche toutes les cases du « tueur organisé » selon le FBI
Lors de son procès, l’avocate générale Martine Assonion a décrit Patrick Salameh comme un « tueur organisé ». Selon elle, l’homme cochait toutes les cases du « tueur organisé de la grille mise en place par le FBI », avec un « quotient intellectuel élevé, sexuellement compétent, capable d'adaptation, possédant un véhicule en bon état, qui suit le crime dans les médias, planification, personnalisation de ses victimes ». Lors d’un premier procès en 2014, Patrick Salameh est condamné à la perpétuité pour l’enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre des trois prostituées. Lors d’un second procès en 2015, il est également condamné pour l’enlèvement et le meurtre de Fatima Saiah, la jeune lycéenne, dont le corps n'a jamais été retrouvé.
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