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Rabais gonflés, flou artistique sur le lieu de fabrication, lignes de vêtements réservés aux solderies de luxe : gare aux arnaques !
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Ils sont laids, pas faciles d’accès puisque situés à la périphérie des villes, mais pratiques, car flanqués de vastes parking. Chaque week-end des dizaines de milliers de consommateurs se rendent dans les magasins d’usine à la recherche des bonnes affaires. Sont-elles au rendez-vous ?

 Aussi appelés "centres outlet", ces centres commerciaux du 3 ème type permettent théoriquement à des enseignes haut de gamme de d’écouler leurs anciennes collections à prix réduit. Les promos sont permanentes. Elles peuvent aller jusqu’à 50% et concernent tous les types de produits : manteaux, pantalons, chemises, chaussures, maroquinerie etc. Voilà pour les promesses. Et les faits ?

Des vêtements de moins bonne qualité ? 

Prudence ! Si la plupart de ces magasins vendent des biens à prix cassé, des marques peu scrupuleuses font manufacturer des lignes de vêtementsuniquement destinés à ces solderies et que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Costumes, pantalons et vestes sont ensuite soldés comme les invendus de la dernière saison.

Certaines enseignes du prêt-à-porter produiraient même le même article en deux qualités différentes. Une pour les boutiques traditionnelles et une autre, moins bonne, pour les villages de marques. Avant d’acheter, il est donc préférable de se renseigner sur internet pour s’assurer que tel ou tel modèle faisait bien partie de la précédente collection et que son "toucher" respire bien la qualité attendue.

L'arnaque aux réductions fantaisistes 

Selon le code de la consommation (article L. 121-2 à L. 121-5), le prix de référence, à partir duquel est calculée la ristourne doit être sincère. Ce n’est pas toujours le cas.

 En 2018, l’association 60 millions de consommateurs, a épinglé les pratiques du marketplace "Wish". Censé commercialiser des produits chinois direct-usine, Wish affichait des réductions allant jusqu’à 98% sur la base d’un prix de départ… bidon.  Exemple : des montres "Jaragar" sensées valoir plus de 1000 euros, mais commercialisées 30 fois moins cher sur la marketplace du chinois Alibaba. Cette pratique pratique commerciale trompeuse est passible de 2 ans de prison et de 300.000 euros d’amende, rappelle l’association de consommateurs.

Magasins d'usine : pas toujours made in France ! 

Certaines marques tentent aussi de faire croire que les produits écoulés dans les magasins d’usine sont fabriqués en France alors que ce n’est pas le cas. Voici quelques années, l’UFC Que choisir a notamment pointé du doigt la marque "Petit Bateau" dont les étiquettes cousues sur certains vêtements (marinières, etc.) mentionnaient "maison française de qualité depuis 1893", sans qu’aucune mention d’origine réelle ("made in…)" soit notifiée sur les produits vendus !

Si l’étiquette "made in…" n’est pas cousue à l’intérieur du vêtement, la qualité risque de ne pas être au rendez-vous. Avec un tissu de qualité médiocre un polo ou un chemisier perdra une ou deux tailles au premier lavage !

Gare aux magasins d'usine de luxe

Aure piège : la profusion des marchandises et l’aspect ronflant des remises suscitent des achats compulsifs de biens ou de vêtements dont on n’a pas réellement l’usage. Avant de sillonner les galeries d’un "outlet center", il est donc préférable de faire la liste de ce dont on a besoin et de n’acheter que des vêtements à la bonne taille.

Les magasins d’usine spécialisés dans le luxe méritent une attention toute particulière : tout d’abord parce que les mots "soldes permanentes" ou "braderie" sont bannis par ces marques qui vendent leurs produits sans afficher clairement le montant de la démarque. Et ensuite parce que les vêtements qui sont vendus restent à des prix stratosphériques. Dans tous les cas, il est préférable de se fournir en province : les prix y sont généralement moins élevés qu’en région parisienne.