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Comme bien d'autres domaines, l'alimentation est dans le viseur du gouvernement de Michel Barnier. Après le beurre, rappelle Capital, le sucre pourrait voir son prix augmenter par une surtaxe, plus particulièrement le prix des produits transformés qui en contiennent trop.
L'intention est évidemment de lutter contre l'obésité, véritable problème de santé publique parvenu jusque chez nous. Mais également, budget d'austérité oblige, de faire rentrer plus d'argent dans les caisses de l'Etat.
Le prix du chocolat va-t-flamber avant Noël ?
Un reportage de BFM TV nous apprend que les Français consomment en moyenne 7 kilos de chocolat par personne chaque année. Cette supposée hausse de la taxe sur le sucre inquiète donc les artisans du secteur de la chocolaterie, qui ont déjà payé en 2024 le cacao 30 à 40 % plus cher qu'en 2023, la faute à des récoltes très mauvaises dans les pays producteurs.
"Pour fabriquer du chocolat, on a besoin de sucre. Donc ce n'est pas là le vrai combat, il ne faut pas aller chercher ce sucre-là. Il faut aller chercher des sucres qui sont cachés dans des ingrédients où ils ne devraient pas être. Nous le sucre c'est la base de nos recettes, c'est la base de nos fabrications", proteste Thierry Lalet, président de la confédération des chocolatiers et confiseurs.
Au final, c'est aussi le client qui sera pénalisé d'après Damien Vetault, artisan chocolatier angevin : "on sera obligé d'augmenter nos prix. A l'approche des fêtes de fin d'année ce serait un peu compliqué pour nous. On enverrait encore un signal de hausse aux consommateurs, ce qui fondamentalement risquerait de faire baisser les ventes."
Le "vrai" sucre et le chocolat devraient finalement être épargnés
A l'origine de cette mini-psychose, un amendement déposé par le député centriste Cyrille Isaac-Sibille et voté le 24 octobre à l'Assemblée nationale qui va permettre d'instaurer une surtaxe sur les "aliments transformés contenant du sucre ajouté". Mais l'élu du Rhône se veut rassurant pour les artisans au micro de la chaîne d'information continue :
"Cela ne concerne ni les sucettes, ni le chocolat. L'amendement vise les plats industriels ultra transformés dans lesquels ils rajoutent des sucres." Lesquels ? La liste n'est pas connue.
En effet,l'OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande de réduire l'apport quotidien en "sucres libres" (les sucres ajoutés) à moins de 10 % - soit 50 grammes - de la ration énergétique totale chez l’adulte et l’enfant. Idéalement, il faudrait même réduire par deux ces quantités (soit se limiter à six cuillères à café par jour).
Une surtaxe à patir du 1 er janvier 2025 seulement
La surtaxe sur les produits transformés avec sucres ajoutés voulue par M. Isaac-Sibille ne rentrera pas tout de suite en vigueur. Il est indiqué dans l'amendement qu'elle sera relevée tous les ans à partir du 1 er janvier 2025, "dans une proportion égale au taux de croissance de l’indice des prix à la consommation hors tabac de l’avant-dernière année."
Mais producteurs et distributeurs pourraient la mettre en place avant cette date, en prévention, pour les fêtes de Noël par exemple. Au niveau industriel, la surtaxe s'appliquera de la façon suivante :
- moins de 5 kg de sucres ajoutés par hectolitre de produits transformés : 0 euros ;
- entre 5 et 8 kg de sucres ajoutés par hectolitre de produits transformés : 21 euros ;
- au-delà de 8 kg de sucres ajoutés par hectolitre de produits transformés : 28 euros.
Enfin, d'après Libération, "l’Assemblée a également approuvé l’obligation faite aux industriels de l’agroalimentaire de mentionner le Nutri-Score de leurs produits dans leurs publicités. Ceux qui ne se plieraient pas à cette contrainte devraient verser une 'contribution' à la Sécurité sociale, égale à 5 % de leur budget publicitaire."
La trêve des confiseurs devrait donc bien se passer pour les artisans. En revanche, dans notre diaporama ci-dessous voici dix ingrédients incontournables du réveillon que l'industrie agro-alimentaire a l'habitude de charger en sucres ajoutés et qui pourraient déjà voir leurs prix augmenter, en attendant de connaître la liste des produits transformés concernés.
Les données nous viennent du rapport 2024 de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) et de l'Oqali (Observatoire de l'alimentation), qui ont vérifié la composition de 39 101 produits de 31 catégories différentes.