Famille décimée sur l’A7 : à Vénissieux, proches et voisins sont sous le chocAFP
Trois jours après l'accident de voiture qui a coûté la vie à cinq enfants d'une même famille sur l'A7, la douleur est vive pour les habitants de Vénissieux (Rhône) d'où ils étaient originaires. Beaucoup s'inquiètent également pour Rachid, le père de famille qui perdu deux enfants et dont la femme est actuellement hospitalisée dans un état critique.
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Un accident rare et d’autant plus dramatique que cinq enfants y ont perdu la vie. Lundi, un dramatique accident de voiture a eu lieu sur l’A7 : un Renault Scénic avec à son bord neuf personnes d’une même famille a pris feu avant de faire une sortie de route. Seuls quatre des occupants ont réussi à s’en extraire : deux femmes, un enfant de sept ans et le conducteur. Les cinq autres occupants, des enfants âgés de 3 à 14 ans, sont restés bloqués à l’intérieur et sont décédés. Transportés à l’hôpital, les survivants luttent actuellement contre la mort. L’une des deux femmes a le corps brûlé à 90%, rapporte Le Parisien qui ajoute que seul le conducteur "est dans un état un tout petit peu plus rassurant".

Drame sur l’A7 : "Je me dis que ça pourrait être mes enfants"

Trois jours après ce drame, de nombreuses personnes, publiques ou anonymes, partagent la peine des proches de cette famille. Alors que plusieurs responsables politiques et même le président Emmanuel Macron leur ont adressé des messages de soutien, à Vénissieux, la ville du Rhône d’où la famille était originaire, voisins et amis pleurent les disparus.

"A Vénissieux, tout le monde se connaît, relate la sœur d'un écolier de Pasteur. Moi, j'étais dans la classe du grand frère d'un des enfants, ma sœur dans celle de la sœur etc, etc. On est tous touché à différents niveaux", écrit Le Parisien qui est allé à leur rencontre. "Je ne pense pas connaître cette famille, mais je suis quand même très choquée. Je me dis que ça pourrait être mes enfants. On réagit tous comme ça ici", a ajouté une mère de famille interrogée par nos confrères.

Outre la tristesse que leur provoque cette histoire, certains s’inquiètent également pour le père de famille dont deux des enfants sont décédés et dont l’épouse est actuellement hospitalisée dans un état critique.

"C'est émouvant de voir ce père serrer contre son cœur la robe de sa fille décédée"

Rachid n’était pas avec sa femme et ses enfants lorsque l’accident a eu lieu. En région parisienne au moment du drame, il pleure aujourd’hui la disparition de sa fille Maryam, 8 ans, et de son fils, Youcef, 12 ans. "C’est émouvant de voir ce père serrer contre son cœur la robe de sa fille décédée, a confié au Parisien, Kamel Kabtane, le recteur de la mosquée de Lyon. J’en avais les larmes aux yeux. C’est tellement douloureux de le voir demander si ce qui lui arrive est vrai ou pas".

Accablé, le père de famille doit pourtant trouver la force de soutenir son épouse. Agée de 34 ans, elle a été admise à l’hôpital Edouard de Lyon, croit savoir le journal qui précise que Rachid y a été accompagné mardi matin par le recteur.

Pendant que les proches des victimes tentent d’apprivoiser leur peine, les enquêteurs, eux, travaillent à pied d’œuvre pour comprendre ce qu’il s’est passé.

Drame de l’A7 : sur la piste de la défaillance mécanique

Plusieurs pistes sont actuellement étudiées pour expliquer le dramatique accident qui a eu lieu sur l’A7 lundi. Selon les premiers éléments récoltés grâce aux caméras de surveillance de l’autoroute et aux témoignages des personnes qui ont assisté à la scène, on sait que la voiture a pris feu alors qu’elle roulait. Les images fournies par Vinci Autoroutes montrent ainsi de la fumée qui s’échappe du capot ou de l’habitacle et, quelques secondes plus tard, une explosion. Le Renault Scénic sort alors de la route et finit sa course dans un champ, totalement embrasé. L’hypothèse privilégiée pour le moment par les enquêteurs est la panne moteur. Un expert judiciaire en mécanique a été chargé d’analyser la carcasse du véhicule pour la confirmer ou l’infirmer.

Mise en service en 2005, la voiture avait un contrôle technique dépassé depuis le mois de mai. Mais le conducteur n’aurait pas pu être verbalisé car les délais avaient été allongés pendant le confinement dû au Covid-19.