Plusieurs cas de maladie de Charcot dans la même rue d'un village : ce que l'on saitIllustrationIstock
Depuis plusieurs années, un village est victime d'un nombre anormalement élevé de cas de la maladie de Charcot. L'Agence Nationale de la Santé a été saisie. Voici ce que l'on sait à ce stade sur la présence mystérieuse de cette maladie destructrice.

Dans le village de Saint-Vaast-en-Chaussée dans la Somme, l’heure est au questionnement, alors que 5 cas de la maladie de Charcot ont été détectés dans une même rue, en 12 ans. BFMTV a interrogé la veuve du premier homme décédé de la maladie : “au bout de plusieurs cas, on a commencé à se dire que ça faisait beaucoup de coïncidences”. Il faut dire que la maladie, avec un taux d’incidence de 2,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants, ne touche que 8000 individus par an à l’échelle nationale, selon les chiffres du site chu-Lyon.fr. La probabilité d’être atteint de la maladie au cours de sa vie correspond à une chance sur 400 pour une femme, et sur 350 pour un homme. 

Les symptômes destructeurs de la maladie de Charcot

La maladie de Charcot (également appelée SLA pour Sclérose Latérale Amyotrophique), se caractérise par “une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire” rappel l’INSERM. De manière générale, une fois le diagnostic officialisé, le patient décède 3 à 5 ans plus tard.

Selon le CHU de Lyon, 10 % des cas sont en effet causés par l’hérédité de la maladie. Mais comment expliquer que cinq personnes, ayant comme simple point commun de vivre dans la même rue, soient touchés presque simultanément par la maladie ? L’Agence régionale de Santé annonce faire des investigations poussées afin de "déterminer  s’il existe une ou plusieurs causes locales à ce regroupement de cas, autres que le hasard"

À ce stade, aucune hypothèse n’est privilégiée : les facteurs au-delà de la génétique pourraient être environnementaux (présence de pesticides, de toxine, ou encore la consommation de tabac sont notamment étudiés.) Les discours des spécialistes se veulent néanmoins rassurants : "J'ai trois patients qui souffrent de la SLA qui font partie du même club de vélo"(...) " Ce n'est pas pour autant qu'il faut y voir un lien" explique François Pradat, neurologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. 

Les recherches pour tenter de comprendre pourquoi cette maladie est très présente dans cette même rue se poursuivent, afin de déterminer s’il s’agit d’un simple hasard ou si des facteurs extérieurs en sont la cause.