Le carême et ses privations ont la cote chez les jeunes ! getty
Jeûne, retraite, déconnexion du web, abstinence en tous genres... Le carême n'a jamais rencontré un tel succès chez les jeunes. Un phénomène inattendu pour l'Église. Qu'est-ce qui l'explique ?
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Ne pas manger de chocolat, ne pas aller sur TikTok… Au XXI, les  chrétiens vivent avec leur temps et sont libres de choisir leurs restrictions pendant le carême. Et cette année,  il n’a jamais rencontré autant de succès chez les jeunes, pointe un article récent du Figaro sur le sujet.

Certains "digital native" délaissent les icônes électroniques

Cette pratique de privation de quarante jours, entre le mercredi des Cendres et le dimanche de Pâques, rencontre en effet un succès retentissant chez les jeunes catholiques. À la plus grande surprise de l'Église, elle-même.

On pensait en effet cette pratique de privation de quarante jours, révolue. Et pourtant, la voilà qui revient sur le devant de la scène grâce à la jeune génération. À l'origine, le carême, comme pour le ramadan chez les musulmans, même si moins codifié, a pour but de se pencher sur une autre écoute, celle de Dieu, des autres, des sans-abri ou encore des personnes âgées isolées.

Le carême est une période qui se résume avec les "3P" : prière, privation, partage. Le but : se pencher sur une autre écoute, celle de Dieu, des autres, des sans-abri ou encore des personnes âgées isolées, revient également le Figaro.

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La jeune génération, loin, à première vue, des origines de la pratique, s'est en effet réappropriée ses fondements pour les assaisonner à sa propre sauce. Les millenials sont davantage associés à l'individualisme, aux biens matériels et à la facilité sans fin des applications numériques.

Certains de ces "digital native"ont même choisi de délaisser les icônes électroniques, d’éteindre les écrans et de remiser les AirPods, pointe le Figaro, pour se consacrer aux autres ou effectuer un travail sur eux-mêmes.

"Un combat exigeant contre eux-mêmes"

Les jeunes en effet donné un nom à cette pratique, ils appellent cette ascèse passagère un «effort de carême». Soit la période où ils veulent se tourner vers la prière, se pencher sur une autre écoute, celle de Dieu, des autres, des sans-abri ou des personnes âgées ou isolées.

D’autres, alors disciples de l'insouciance et du laisser-aller,  saisissent cette occasion pour prendre le taureau par les cornes en engageant leur journée comme "un combat exigeant contre eux-mêmes", détaille le Figaro. Au menu : douche froide, séance de sport, modération dans les plaisirs de la bouche et du corps, prière silencieuse.

Mais est-ce un christianisme de façade, façon détox, ou un vrai regain de foi chez la jeune génération ?

Un regain de la foi chez les jeunes ?

Selon le Figaro, ce phénomène est loin d'être une simple tendance auprès des jeunes. Ces derniers paraissent au contraire encore plus radicaux que leurs aînés des années 1980. Le père Thibaut de Rincquesen, interrogé par le même journal, le confirme :

Il y a 25% de demande en plus de jeunes adultes au diocèse de Paris cette année, une tendance observée dans tous les diocèses". D'après lui les jeunes ne sont en recherche identitaire,(...),mais on besoin d'identité. Avec le trait générationnel non plus de seulement "être" mais "d'être et faire". D'où ce nouvel intérêt pour le carême et l'ascèse.