Retraites : pourquoi le débat de l’entre-deux tours était si dur à suivreIstock
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont de nouveau croisé le fer sur les plateaux de TF1 et de France 2, cinq ans après leur premier duel. Ils ont eu l'occasion de parler de retraite. Suivre l'échange était… ardu.

C’était inévitable. A l’occasion du débat de l’entre-deux tours, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu à discuter de leurs projets respectifs. Certains sujets étaient donc particulièrement attendus. C’est évidemment le cas des retraites, sur lesquelles les deux candidats à l’élection présidentielle divergent beaucoup. Dans les grandes lignes, la championne de l’extrême droite, arrivée deuxième au premier tour, milite pour un maintien de l’âge légal de départ à la retraite. Le président sortant, lui, veut le reporter à 64 ou 65 ans, dépendamment de la réaction des électeurs.

Ce sont les “petites lignes” qui posent davantage de problèmes. Et tout particulièrement, observe Le Figaro, les “petites pensions”. Ces dernières, dans la bouche de Marine Le Pen et dans celle d’Emmanuel Macron, ne correspondent pas tout à fait à la même chose…

Revaloriser les petites pensions : de quoi parlaient Macron et Le Pen ?

Les deux candidats ont parlé de minimum contributif, de pension minimale, mais aussi de minimum vieillesse ou de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA). Chacun de ces dispositifs correspond à une réalité différente, soulignent nos confrères, mais le propos est régulièrement résumé à “revaloriser” les “petites pensions”. A tort ?

Le minimum contributif est un complément de pension qui est versé aux retraités du secteur privés qui ont suffisamment travaillé pour bénéficier d’une carrière complète, mais dont les revenus ne permettent pourtant pas de revenus décents. Il ne peut pas, en l’état actuel des choses, excéder 1 214,20 euros mensuels. Les fonctionnaires bénéficient d’un dispositif similaire, intitulé minimum garanti légal. Ce n’est pas d’eux que parle le président sortant quand il déclare vouloir “passer la retraite minimum contributif” à 1 100 euros. Il fait en fait référence à la pension minimale, à en croire son propre programme.

La pension minimale, note pourtant Le Figaro, est la même chose que le minimum contributif. Aux yeux de l'exécutif, à tout le moins, confirme le ministre des comptes publics… Mais il y a là de quoi trouver l’explication confuse.

Marine Le Pen, pour sa part, milite pour une hausse du minimum vieillesse - qui correspond en pratique à l’ASPA. Un coup de pouce financier qu’Emmanuel Macron a déjà entrepris de faire grimper pendant ce quinquennat… Mais qu’il n’entend plus revoir à la hausse.