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Alors que le Sénat vient de voter une loi dite "d'amnistie sociale", le débat fait rage entre l'opposition et le gouvernement, qui devra composer avec le scepticisme du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.  

© AFPCe n'était pas son but, mais la loi d'amnistie sociale votée par le Sénat a jeté un véritable pavé dans la mare. Quand on sait que la route de l'enfer est pavée de bonnes intentions, on comprend mieux pourquoi, au PS comme à l'UMP, on fourbit ses armes. Sans surprise, la première charge est venue de la majorité. Eric Woerth a dénoncé "un chèque en blanc à la violence", emboitant le pas au MEDEF pour qui le texte n'était rien de moins qu'un "appel à encourager la destruction et le cassage". Même son de cloche discordant du côté du Front de Gauche, dont le leader, Jean-Luc Mélenchon, doit se satisfaire d'un texte vidé de sa substance.

Plus surprenant, la traditionnelle solidarité gouvernementale a été enfreinte par le ministre de l'Intérieur. Invité de RTL, le ministre le plus populaire du gouvernement a livré le fond de sa pensée : "Je crois d'abord aux exigences du dialogue social, mûr, responsable dans une démocratie. C'est ça au fond qui permet de lutter contre les dérives, qui permet de lutter pour l'emploi. (...) La colère, la violence ne sont pas possibles dans une démocratie comme la nôtre" a-t-il confié.

Une petite bombe dans le périmètre confiné de la parole ministérielle, qui vient remettre en cause le patient travail de déminage entrepris par Benoit Hamon et Michel Sapin. Invité du plateau de BFMTV, le ministre du Travail et du dialogue social a indiqué que le gouvernement a été "très sensible à ce qui a été amnistié. Rien qui pourrait être considéré comme une violence vis-à-vis de personnes, rien de ce qui pourrait être la mise en cause d’une autorité publique ne seront amnistiés". Un peu plus tôt, Benoit Hamon avait plaidé sur le plateau de "Dimanche +" : "Ce n'est pas un encouragement, mais nous ne pouvons pas ignorer la réaction de salariés à la violence qui leur est faite" a expliqué le ministre délégué à la Consommation.