Qui est Michel-Edouard Leclerc, AFP
Le patron des enseignes E.Leclerc envisagerait de se lancer en politique. Il n'en est pas à sa première incursion dans le débat public. Portrait.
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Sa pirouette ne pouvait manquer de passer inaperçue. « J’y pense en me rasant », c’est ainsi que Michel-Edouard Leclerc a qualifié son intention éventuelle de se lancer dans l’arène politique, en l’occurrence comme « candidat à Bercy », une référence claire à Nicolas Sarkozy qui avait usé de la même phrase pour évoquer ses ambitions élyséennes.

« Breton, régionaliste, entrepreneur privé »

 Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc était interviewé  sur LCI jeudi 28 mars.  Il a même précisé penser « tout le temps » à une implication politique : « Je suis tellement triste parfois de voir le niveau de débat à l’Assemblée nationale", a-t-il déploré.

Interrogé plus précisément par le journaliste Jean-Baptiste Boursier sur ses prétentions éventuelles pour les élections européennes qui auront lieu en juin, il a laissé entendre que cela pourrait l’intéresser. "Je n’exclus rien", a-t-il glissé. Mais alors, quelle étiquette politique choisirait-il ? « Je suis régionaliste, je suis Breton, je suis entrepreneur privé, je fédère des entrepreneurs qui marchent bien », a clamé le natif de Landernau.

L’héritier d’Edouard Leclerc

Fils d’Edouard Leclerc, le fondateur du mouvement d’enseignes de grande distribution du même nom, il est né en 1952. Après un passage au petit séminaire en région parisienne, comme il le rappelle sur son site officiel, il étudie la philosophie et les sciences politiques à la Sorbonne. Il obtient un doctorat en sciences économiques en 1978, puis intègre l’entreprise familiale.  

Il accole le prénom de son père à son prénom dans les années 1980 alors que son groupe est confronté à une guerre de succession, comme l’a rappelé notre consœur de LSA Magali Picard dans une biographie parue en 2023. Du reste, son père, disparu en  2012, aurait lui aussi en son temps envisagé de se lancer en politique selon Le Monde.

De Jack Lang à Thierry Marx… 40 ans de duels

Il prend par la suite position dans plusieurs domaines touchant directement la vie des consommateurs.  Il s’investit ainsi pour limiter le prix du carburant , s’oppose à Jack Lang sur le prix unique du livre, ou bien se heurte à une fronde de pharmaciens en proposant des produits de parapharmacie. Beaucoup plus récemment en 2022, son idée de bloquer le prix de la baguette de pain à 29 centimes en pleine crise de l’inflation, lui vaut une passe d’armes avec le chef Thierry Marx, à qui il répond dans un post sur le réseau social LinkedIn.

Tout au long de sa carrière, celui qui assume le surnom « MEL » (ses initiales) dont il fait le titre de son blog, a affûté ses armes de communicant. Le journal spécialisé LSA le surnomme même « superinfluenceur ». Ses trouvailles en matière de marketing sont nombreuses. Ainsi, en 2006, il tente de lancer un comparateur de prix dans la grande distribution

Ses incursions dans le débat public

Depuis plusieurs années, ce « bon client » des matinales radio et télévisées, qui s’exprime sans détour, est souvent invité pour évoquer des sujets d’actualité. Quant à sa popularité, si elle se mesurait à l’aune de celle dont bénéficie son enseigne auprès des Français, Michel-Edouard Leclerc partirait probablement avec quelques points d’avance.