Mort Emile : les folles pistes, X éléments déterminants pour clore l'enquête, ce que les enquêteurs redoutent le plus AFP
La découverte samedi par une randonneuse du crâne du petit garçon, disparu depuis le 8 juillet dernier dans le Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), relance l'enquête et toutes les pistes qui pourraient expliquer la mort d'Émile.
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Une macabre découverte pour Pâques... Le crâne du petit Émile, recherché depuis le 8 juillet dernier au sud du hameau du Haut-Vernet, a été retrouvé le samedi 30 mars, par une randonneuse.

L'enquête sur la disparition du petit Émile, ouverte des chefs d’enlèvement et séquestration, a en effet pris un nouveau tournant ce week-end. Maintenant que la mort du petit garçon est confirmée, il reste à déterminer le "comment" et "pourquoi". Et plusieurs scénarii peuvent désormais se dégager.

Un animal l'a-t-il attaqué ou transporté jusque sur le chemin ?

La découverte du crâne a ouvert de multiples hypothèses : le crâne a-t-il été déposé par quelqu'un ? Ou bien, un animal l'a-t-il attaqué et, ou transporté jusque sur le chemin ? Ou encore, les récentes pluies ont-elles déterré et transporté les ossements retrouvés ? "L'issue était connue, mais elle vient juste d'être révélée", commente pour sa part le co-auteur de Au bout de l’enquête publié chez First Editions chez Europe 1.

Une centaine d'enquêteurs étaient sur les lieux de la découverte des ossements dès ce lundi 1er avril. Leur objectif est de "déterminer si ces ossements ont séjourné durablement" dans la zone où ils ont été découverts, indiquait alors Marie-Laure Pezant, la porte-parole de la gendarmerie, sur le plateau de BFMTV.

Sur la chronologie des faits, Alain Bauer, professeur de criminologie a estimé, sur le plateau de CNews, qu’il s’agissait d’un "sujet complexe, car on ne sait pas si les faits ont eu lieu il y a très longtemps et que les mouvements du terrain ou les animaux aient retrouvé et transportés" les  ossements du garçonnet.

"À ce stade, les éléments qui restent sur le crâne et des dents ne sont pas suffisant s ", regrette-t-il au micro d ' Europe 1 . "Si on retrouve le reste du squelette, on va commencer à avoir des éléments un peu plus précis", notamment sur lieu de la scène de crime, conclut Alain Bauer. 

Un squelette, qui pourrait éclairer les enquêteurs sur les causes de la mort du petit, mais qui risque également d'avoir subi des intempéries ou la présence d'animaux sauvages.

"Il a pu subir de nouveaux chocs post-mortem"

Une théorie partagée, par l'expert en accidentologie, Philippe Touzé. Selon lui, l'enquête va désormais se resserrer autour des éléments qui seront trouvés par les légistes sur le crâne de l'enfant dans un premier temps. Mais la tâche sera compliquée, car "si ce dernier a effectivement été déplacé, il a pu subir de nouveaux chocs post-mortem", précise-t-il.

Selon le spécialiste, les éléments qui seront identifiés par les scientifiques détermineront les conditions de la mort de l'enfant possiblement due à une chute mortelle sur une zone dangereuse de la montagne, des coups portés sur l'enfant, le choc d'une voiture ou d'une moto... Des analyses qui expliqueront également plus précisément la localisation du crâne, résultat d'un transport ou attaque d'un animal qui aurait déplacé la tête… Et de faire la part des choses entre "les traces post et ante mortem"sur les os de l'enfant, ajoute Philippe Touzé.

Car, le corps du petit, une fois trouvé, pourrait encore refermer ou ouvrir d'autres pistes, sur une scène identifiée, mais compromise.

L'essentiel : trouver le corps du petit

"Les enquêteurs vont dorénavant repasser au peigne fin la zone sur laquelle a été trouvé le crâne et revérifier leurs informations en fonction des nouveaux indices. Mais cela risque d'être compliqué, car la scène a été compromise par la randonneuse qui a découvert le crâne du petit.", rappelle Philippe Touzé, le spécialiste en accidentologie, qui a également déjà collaboré avec le IRCGN sur d'autres affaires.

Dans tous les cas, c’est désormais à partir de là que l’enquête va se relancer plus précisément au lieu de se disperser sur l’immensité du territoire comme ce fut le cas pour beaucoup d’autres disparitions, revient par ailleurs le criminologue Alain Bauer pour Europe 1. Un contexte de disparition, qui n'est pas sans rappeler l'affaire Maëlys qui avait été abandonnée en zone montagneuse et dévorée par des animaux. Une piste à ne pas négliger... ajoute, l'expert Philippe Touzé. 

L'essentiel, à ce stade, reste de retrouver le corps du petit qui va permettre de déterminer éventuellement la manière dont il est mort, s'accordent les deux experts : est-ce c'est par une agression extérieure ? Est-ce par des éléments intérieurs ? Le corps et son analyse par les scientifiques répondront bientôt à ces interrogations.