Disparition d’Emile : une mise en situation qui peut faire “éclater la vérité” ? abacapress
Ce jeudi 28 mars, une reconstitution est mise en place dans le hameau du Haut Vernet, afin de retracer le parcours du petit Emile et tenter de trouver des indices sur sa disparition. Eric Phelippot, criminologue, nous explique les enjeux de la mise en situation.
Sommaire

Une “mise en situation” sur 3 jours. Un énorme dispositif sera déployé dans le hameau du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, ce jeudi 28 mars, pour tenter de trouver un indice dans la disparition du petit Emile, 3 ans. Huit mois après, les gendarmes vont tenter de mieux comprendre les circonstances de sa disparition. En effet, Emile est introuvable depuis le 8 juillet dernier alors qu’il se trouvait en vacances chez ses grands-parents.

Comment va se dérouler la mise en situation ? 

Très attendue par les proches du petit Emile, la mise en situation va permettre de vérifier la crédibilité des déclarations des témoins et des personnes présentes au Haut Vernet le jour du drame. Témoins, voisins, habitants du village… tous les témoignages seront passés au crible par les enquêteurs. “La reconstitution, sous la direction du juge d’instruction, est un acte d’enquête qui se déroule sur les lieux des événements, en général dans les mêmes conditions et les mêmes heures où ils se sont déroulés”, précise Eric Phelippot, criminologue et consultant d’entreprises.

La famille du petit Émile sera également présente sur les lieux, puisque les grands-parents sont les dernières personnes à l'avoir vu avant sa disparition. "L’ont-ils bien vu? Monter ou descendre la rue? De loin ou de près? Était-ce bien Émile?", se questionne une habitante du Vernet, rapporte BFMTV. Des incohérences pourront alors peut-être apparaître. 

Un dispositif sur plusieurs jours

La mise en situation débutera le jeudi 28 mars et se déroulera sur trois jours. L'accès au village est également interdit par un arrêté municipal, depuis ce mercredi 27 mars et jusqu'à vendredi matin. “Une mise en scène qui peut prendre plusieurs heures, puisque chaque personne devra “rejouer les faits et gestes effectués comme elle s’en souvient. Il y aura, peut-être, des versions différentes ou similaires. Cela permet de visualiser les événements dans les lieux réels” souligne le criminologue. 

Pourquoi la mise en situation se déroule huit mois après les faits ? 

Depuis le 8 juillet dernier, l’enquête patine. Les recherches ont été intenses mais infructueuses. La mise en situation, étape clé pour les gendarmes, vise à confronter les témoignages et à éliminer toute incohérence. La décision d'organiser cette démarche en mars, alors que les conditions météorologiques sont différentes de celles de juillet, suggère que les enquêteurs ont des éléments spécifiques à vérifier. “La reconstitution n’est pas obligatoire et elle peut intervenir à tout moment de l’instruction”, précise Eric. En effet, elle intervient quatre mois après des perquisitions menées dans plusieurs départements pour saisir des téléphones et des supports informatiques. Des fouilles qui n’ont malheureusement rien donné.

Qu’est-ce que les gendarmes attendent de cette opération à grande échelle ?

“Une reconstitution permet de comprendre le déroulement des faits, de vérifier la véracité des éléments recueillis, de pointer les contradictions s’il y en a, et, quelquefois, de permettre que la vérité éclate”, souligne Eric. Après huit mois d’enquête, il est possible que le ou les coupables brisent le silence et dévoilent toute la vérité sur l'affaire. Des témoins potentiels peuvent aussi livrer des détails cruciaux sur le jour de sa disparition.

Néanmoins, en cas d’échec dans la recherche d’indices, les enquêteurs devront se pencher sur de nouvelles hypothèses.