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Affaire des vidéos de Benjamin Griveaux : le verdict en appelPhoto du 30 janvier 2019 - Pool/ABACAabacapress
Cinq ans après l'affaire qui avait douché les ambitions de l'ancien porte-parole du gouvernement à la Mairie de Paris, la Cour d'appel de Paris a rendu son verdict. Celui-ci concerne Alexandra de Taddeo, la jeune femme qui avait été impliquée dans la diffusion d'images très intimes.
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Souvenez-vous, l’affaire avait fait grand bruit. Le 14 février 2020, Benjamin Griveaux vivait l'un des jours les moins romantiques que l’on puisse imaginer et renonçait à sa candidature à la Mairie de Paris. L’ancien porte-parole du gouvernement s’y résout après la diffusion de vidéos de lui, très explicites. Celles-ci avait été adressées via une plateforme d’échange de messages éphémères ( et qui auraient donc dû être détruites), à une jeune femme qu’il avait fréquentée en 2018. 

Des “performances” artistiques

 L’intéressée se nomme Alexandra de Taddeo. En février 2020, elle est étudiante à Paris et fréquente Piotr Pavlenski, artiste d’origine russe adepte d’un “art politique” qui s’exprime à travers des performances publiques parfois violentes. Il s’était par exemple cousu la bouche et cloué les testicules sur la Place rouge à Moscou en 2013. Quatre ans plus tard, réfugié à Paris, il avait incendié la façade d’une succursale de la Banque de France située place de la Bastille. 

Pour avoir diffusé des montages de vidéos de Benjamin Griveaux en train de se masturber et des messages qu’il avait échangé avec Alexandra de Taddeo sur le site qu’il a créé, Pornopolitique, Piotr Pavlenski a été condamné en juin 2023 à six mois de prison ferme, aménagés avec un bracelet électronique. Il n’a pas contesté cette peine infligée pour un acte revendiqué et qu’il qualifie encore d’artistique en 2024 (dans une interview à Transfuge, il en compare le principe à l’Origine du Monde, de Gustave Courbet).

Verdict en appel pour Alexandra de Taddeo

Alexandra de Taddeo pour sa part, avait interjeté appel de sa condamnation en première instance pour "atteinte à l'intimité de la vie privée”. Elle avait alors été condamnée à 6 mois de prison avec sursis.  Le 31 janvier 2025, la Cour d’appel de Paris a prononcé la relaxe. “C’est une décision juste, et je suis contente qu’on reconnaisse que je ne suis pas coautrice du projet”, a-t-elle déclaré à l’AFP. 

Vidéo du jour

En 2023, peu avant son procès, la jeune femme avait publié un roman autobiographique intitulé L’Amour (Editions Privé). Un passage accompagnait la diffusion de ce livre :

 Je n'étais pas impressionnée par les mots doux des uns, pas plus que par la force, les jeux d'esprit des autres. Je n'étais pas impressionnée par le charme de Mike, ni par l'ambition de John, pas plus que par la réussite d'Alexandre... Je n'étais pas impressionnée par le tableau de chasse de Jonathan, l'humour d'Isaac, la spiritualité de Tommy, la patience d'Amin. Je n'étais pas impressionnée par la grosse bite de Johann, pas plus que par les relations de Jean ou les parades de Benjamin dans les bureaux de la République. Je n'étais pas facilement impressionnable, mais Piotr m'impressionnait par le simple fait d'exister. 

La reconversion de Benjamin Griveaux

Quant à l’ancien député La République en Marche, il n’a pas brigué d’autre mandat depuis ce scandale. Il a brièvemnt participé à des missions parlementaires dont les acronymes ont suscité des railleries. Désormais tourné vers le monde de l’entreprise, il a investi dans plusieurs jeunes entreprises innovantes