Disparition d'Agathe : la théorie d'une psychologue sur ce qui lui est arrivé

Qu’est-il arrivé à Agathe Hilairet ? Depuis le 10 avril, cette question demeure sans réponse. Ce jour-là, Agathe part faire son footing depuis le domicile de ses parents situé à Vivonne en Haute-Vienne. Sans nouvelles de sa part après plusieurs heures et alors que son téléphone portable ne répond plus, son père décide de donner l’alerte. Une enquête pour “disparition inquiétante” est ouverte par le parquet de Poitiers le 11 avril dernier. 

Très vite, les recherches s’organisent dans un rayon de 250 mètres entre les lieux-dits "Les Grands Ormeaux" et "Le Champ Salaud" à Voulon, une commune située à 10 km au sud de Vivonne. C’est là que son téléphone a borné pour la dernière fois. Mais aucune trace de la jeune femme. Le lundi 14 avril, l’enquête est requalifiée en “enlèvement et séquestration contre X”, permettant aux gendarmes d’élargir les pouvoirs de l’enquête. 

Fin des recherches sur le terrain

Depuis, les recherches sur le terrain ont été levées, après un dernier ratissage effectué dans la matinée du 17 avril autour de la petite commune. Désormais, les investigations se poursuivent dans le cadre de la cellule nationale d’enquête. Une nouvelle phase pour les enquêteurs qui vont pouvoir analyser toutes les données collectées depuis le début des investigations. Et le passé de la joggeuse est passé au peigne fin.

Deux semaines après sa disparition, de nombreuses questions restent sans réponse. Si la piste du suicide avait rapidement été écartée, les enquêteurs n’ayant pas relevé de signes de détresse psychologique après l’analyse du journal intime de la jeune femme et alors que son historique internet était basé uniquement sur une recherche d’un emploi, une psychologue a récemment pointé du doigt les antécédents médicaux de la joggeuse. 

Un dossier médical qui interpelle les spécialistes 

Le 20 avril dernier, la psychologue-clinicienne Johanna Rozenblum s’est exprimée dans l’émission “Affaire suivante” de BFMTV, et notamment sur le trouble du comportement alimentaire dont souffre Agathe. Atteinte d’anorexie mentale, la jeune femme ne pesait plus que 35 kilos pour 1 m 65, une maladie à prendre en compte, qui pourrait avoir eu une incidence le jour de sa disparition, selon la spécialiste. 

“C’est un trouble du comportement alimentaire qui est sévère. Ça rajoute (…) à sa vulnérabilité physique parce qu’elle est extrêmement légère, donc elle est certainement plus vulnérable qu’une autre à une chute ou un étourdissement. Peut-être qu’elle est plus fragile qu’une autre”, explique Johanna Rozenblum. 

“Une femme plus fragile psychologiquement”

Pour la spécialiste, creuser le dossier médical de la jeune femme permettrait de mieux comprendre son état psychologique et d’écarter l’hypothèse du suicide. “Peut-être qu’il y a des souffrances mentales, peut-être des symptômes dépressifs, (…) il faudrait pouvoir se tourner vers son dossier médical si elle est suivie, vers ses proches qui peut-être l’aidaient dans son parcours de soins et qui pourraient apporter des éléments de compréhension”, poursuit-elle. La santé mentale d’Agathe aurait-elle pu la rattraper ? Aurait-elle emprunté un itinéraire différent pour qu’on ne la retrouve pas ? De nombreuses questions demeurent pour l’heure sans réponse.