Félicette, Tabby, Trixy... : découvrez ces chats méconnus qui ont marqué l’histoireIstock
On retient surtout les grands personnages, rarement les grands chats qui finissent par tomber dans l'oubli. "Chats extraordinaires illustrés" vous propose de faire la connaissance de tous ces félins qui ont joué un rôle dans l'histoire. Découvrez la sélection de Planet.
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Félicette, le premier chat dans l’espace

Félicette, le premier chat dans l'espace©Éditions de l'Opportun / Dorica Lucaci

"Après la chienne Laïka (1957), de nombreux autres animaux ont joué les pionniers de la conquête spatiale. En octobre 1963 ce fut au tour de Félicette, une magnifique chatte noir et blanc, de faire partie d’un vol spatial habité. Au départ, on avait sélectionné quatorze chats de gouttière et on leur avait fait subir de nombreux tests. Les tris successifs firent que deux seulement restèrent dans la course : Félix et Félicette ! Cependant, un peu avant le départ prévu, Félix se sauva laissant Félicette seule candidate pour le grand voyage. Elle embarqua donc à bord d’une capsule sur la fusée Véronique et s’envola vers les étoiles. Le lancement eut lieu depuis une base française dans le Sahara algérien. Félicette fut récupérée vivante après un vol d’environ dix minutes, contrôlé par le Centre d’enseignement et de recherches de médecine aéronautique."

Ringo de Balmalon, le chat du général de Gaulle

"Cette amitié se développa dans la seconde partie de sa vie, quand Yvonne, son épouse, fit l’acquisition d’un chartreux muni d’un pedigree en bonne et due forme : Ringo de Balmalon. Comme d’autres présidents français, le général de Gaulle s’était intéressé davantage aux chiens. Pourtant, ce chartreux joufflu, à la fourrure soyeuse et aux yeux dorés a su trouver le chemin de son cœur. Rebaptisé Gris-Gris, il accompagnait ses promenades quotidiennes dans le parc de la Boiserie, à Colombey-les-Deux-Églises, la propriété des De Gaulle. Non seulement Gris-Gris devint un compagnon cher et inséparable du Général, mais celui-ci n’hésitait pas à en parler à Malraux – un autre grand ami des chats – parfois même pendant le Conseil des ministres, ce qui n’était pas sans étonner ces derniers."

Trixy, la chatte dévouée de la Tour de Londres

"En 1601, voilà notre pauvre comte en train de purger sa peine dans une minuscule cellule froide et humide de la Tour de Londres… La chatte Trixy fit alors son entrée en scène : l’absence de son maître commençant sérieusement à lui peser, elle prit son courage à quatre pattes et partit à sa recherche en quittant la somptueuse demeure. De ruelle en toiture et de toiture en ruelle, elle rejoignit le centre de Londres, puis parvint – instinct de chat à l’appui – à localiser son maître ! En passant par la cheminée, elle pénétra dans sa cellule ! Avec quelle joie ne fut-elle pas reçue par le comte ! Le plus surprenant arrive avec la suite de l’histoire : pendant deux années entières, Trixy partagea le quotidien de Henry Wriothesley en égayant le poids des longues et mornes journées de prison. Et quand le décès d’Élisabeth Ire et la montée au trône de Jacques Ier permirent sa libération, le comte regagna son château avec sa fidèle compagne…"

Bakeneko, le chat vampire

"Selon une légende japonaise, un chat qui boit le sang d’une victime féminine peut usurper ensuite son identité et séduire son amoureux. Pendant l’époque d’Edo, Nabeshima, un noble de la province Hizen fut vaincu au jeu de go et tua son adversaire. La mère de ce dernier, ne pouvant surmonter son chagrin, préféra se suicider, mais d’abord elle se confia à son chat qui, léchant son sang, devint un Bakeneko. Pour venger sa maîtresse, ce chat démoniaque tua l’amoureuse de Nabeshima, but son sang et prit son apparence. Et chaque nuit, il se faisait un plaisir d’affaiblir le daimyo en s’abreuvant de son sang. Les jeunes gardes postés devant la porte de sa chambre s’endormaient comme par magie dès que la nuit tombait… Le mystère restait donc entier. Puis un jour, l’idée vint à l’un d’eux de se poignarder le genou afin de rester éveillé. Et c’est ainsi qu’il put voir l’étrange créature aux yeux phosphorescents et à la grâce féline se glisser dans la chambre de Nabeshima. Le garde, cette fois, s’y opposa de toutes ses forces mais la belle se métamorphosa en un grand chat noir et prit la fuite. Elle ne revint plus jamais. Nabeshima, lui, recouvrit sa santé en peu de temps."

Marion, le chat d’Isaac Newton

"Isaac Newton était un grand ami des chats. D’ailleurs, ce n’est pas une pomme qui lui a inspiré sa théorie, comme vous le pensiez, mais son chat qui est tombé d’un… pommier. C’était en 1665 : pendant l’épidémie de peste à Londres, Newton s’était retiré à la campagne, à Woolsthorpe, et un après-midi, alors qu’il faisait la sieste sous un pommier, son chat lui tomba dessus. (Cela dit, le félin a pu entraîner une pomme ou deux dans sa chute, d’où peut-être le 'malentendu' !). "Qu’est-ce qui fait que la Lune ne tombe pas ?" se demanda alors le physicien."

Mourka, le chat de la bataille de Stalingrad

"Du 17 juillet 1942 au 2 février 1943, la ville de Stalingrad fut l’objet des attaques déchaînées de la Wehrmacht. La victoire de l’Armée rouge, au prix de combats sanglants et d’actes héroïques exceptionnels, fut le tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale, notamment par sa portée symbolique : la certitude de la victoire finale chassa définitivement le doute dans le camp des alliés. Parmi les héros qui ont laissé leur nom à la postérité, il y a le chat Mourka. La ville dut être conquise rue par rue, les affrontements étaient sans merci. S’exposer représentait dès lors un risque énorme. Transmettre des renseignements indispensables sur les positions ennemies devenait une opération suicidaire. Par quel moyen garder le contact avec le quartier général ? Un chat errant répondant au nom de Mourka incarna la solution. Ce chat porta de nombreux messages, évitant ainsi aux hommes de prendre des risques démesurés."

Tabby, le chat d’Abraham Lincoln

"C’est Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis, qui introduit pour la première fois un chat à la Maison-Blanche. Il s’agit de Tabby, un très beau matou, que Lincoln aimait beaucoup, au point de le faire dîner à la table présidentielle, installé sur un siège et nourri avec une fourchette en or par son maître, ce qui exaspérait parfois son épouse, Mary Todd Lincoln. Celle-ci ne manqua pas une fois de reprocher à son présidentiel mari son comportement excessif. La réponse qu’elle reçut de la part de celui-ci ne manqua pas d’humour : 'Si la fourchette en or est assez bonne pour l’ex-président, James Buchanan, je pense qu’elle ira pour Tabby'."

Les 14 chats du cardinal de Richelieu

"Peu d’entre nous sont au courant de la passion que cet étonnant personnage avait pour les chats. Quatorze chats, des persans pour la plupart, aux noms pour le moins surprenants étaient choyés et dorlotés dans une pièce du Louvre aménagée spécialement pour eux. Gazette, Perruque, Mimi-Piaillon, Rubis-sur-l’Ongle, Soumise, Serpolet, Lucifer... Détail hautement significatif, Richelieu légua la totalité de ses biens terrestres à ses chers félins. Richelieu avait installé une chatterie dans son palais dont deux domestiques avaient la charge. Enfin, son médecin personnel était appelé au moindre souci de santé de ses chers protégés."

Schuang-Meï, le chat protecteur de l'empereur

"Le XIe empereur de la dynastie Ming, Chou Hu-Tsung, comblait de faveurs un chat qu’il aimait par-dessus tout et qu’il avait baptisé Schuang-Meï : paré de bijoux précieux, nourri de mets raffinés dans des assiettes dorées et promené en palanquin sur des coussins en soie, le chanceux félin bénéficiait même de caresses exquises prodiguées par les servantes les plus jolies de l’empire. Un jour, le favori, qui endossait à l’occasion l’habit de 'protecteur' de l’empereur, vint déposer à ses pieds une pauvre souris attrapée dans le palais. Cet exploit fut loué aux quatre coins du pays et il occasionna même des poèmes de la part de son illustre maître. Lorsque le courageux chat s’éteignit, sur sa tombe on grava trois signes correspondant à une allégorie de l’homme sage, supérieur : 'Tombe d’un dragon avec deux cornes'…"

Brillant, le chat de Louis XV

"Nul n’était autorisé à caresser Brillant, le chat préféré de Louis XV. Son pelage soyeux d’un blanc éclatant et ses yeux bleus avaient séduit le roi, grand passionné de la gente féline. Le matou le réveillait tous les matins et jouait, semble-t-il, sur la table du Conseil d’État pendant les réunions... C’est la reine, Marie Leszczyńska, qui lui avait transmis cette passion et qui avait contribué à instaurer la mode des angoras parmi les gens de la cour. Preuve de l’affection du roi pour son chat, sa colère lorsqu’il surprend un soir les domestiques s’amuser à le faire danser."