Prix Nobel de la paix: les femmes à l’honneurabacapress
Elles luttent pour la paix et les droits de l'homme, au prix, parfois, de leur liberté. Leymah Gbowee, Ellen Johnson Sirleaf et Tawakkol Karman viennent de se voir décerner le Prix Nobel de la paix. Voici le portrait de 10 femmes récompensées pour leur engagement.
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2011: Leymah Gbowee

Surnommée 'la guerrière de la paix', Leymah Gbowee vient de se voir décerner le Prix Nobel de la paix. Cette Libérienne, militante pacifiste, a largement œuvré pour mettre un terme aux guerres civiles qui ont déchiré le Libéria jusqu’en 2003. Pour lutter contre la violence, Leymah Gbowee croit au pouvoir de la prière. Elle enjoint ainsi les femmes à la rejoindre dans cette quête de paix, ralliant à sa cause des milliers de femmes toutes de blanc vêtues. Plus forte que les coups, Leymah Gbowee avait ainsi contraint Charles Taylor, à la tête du pays, à associer la voix des femmes aux négociations en faveur de la paix.

© Michael Angel/wikimediacommons

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2011: Ellen Johnson Sirleaf

Il y a 5 ans, Ellen Johnson Sirleaf devenait la première femme élue à la tête d’un pays d’Afrique. A 72 ans, la présidente du Libéria vient de se voir décerner le Prix Nobel de la paix pour son action en faveur de la reconstruction d’un pays anéanti par près de 15 ans de guerre civile.

© Antonio Cruz/Agencia Brasil/wikimediacommons

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2011: Tawakkol Karman

Tawakkol Karman a été récompensée, aux côtés de Leymah Gbowee et Ellen Johnson Sirleaf, du Prix Nobel de la paix. Cette journaliste yéménite de 32 ans a joué un rôle majeur dans la mise en œuvre du mouvement de protestation qui a vu le jour au Yémen en janvier dernier, rejoignant ainsi la vague du 'printemps arabe' qui a secoué le Moyen-Orient ces derniers mois. Tawakkol Karman milite depuis de nombreuses années pour la liberté d’expression et le droit des femmes. En 2005, elle fonde le groupe Femmes journalistes sans chaînes. En janvier 2011, installée sur la place du Changement à Saana, elle appelle les étudiants à se rassembler pour manifester, et montrer ainsi leur soutien avec les soulèvements populaires qui voient le jour en Egypte ou en Tunisie.

© AFP/Gamal Norman

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2004: Wangari Muta Maathai

Le 8 octobre 2004, Wangari Muta Maathai est devenue la première femme africaine à recevoir le Prix Nobel de la paix 'pour sa contribution au développement durable, à la démocratie et à la paix'. Biologiste et professeur en médecine vétérinaire, cette Kenyane s’est surtout illustrée par ses actions militantes en faveur de l’écologie depuis les années 70. Distinguée à plusieurs reprises – elle obtient notamment le Prix Nobel alternatif 'pour la conversion du débat écologique du Kenya en action de masse pour le reboisement' en 1984 et le Prix Goldman pour l’environnement en 1994 - Wangari Muta Maathai est élu au parlement kenyan en 2002, puis nommée Ministre adjoint à l’environnement en 2003. Depuis juillet 2009, elle était conseillère honoraire au Conseil pour l’avenir du monde. Wangari Muta Maathai est décédée le 25 septembre 2011 des suites d’un cancer.

© Martin Rowe/wikimediacommons

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2003: Shirin Ebadi

En 2003, cette avocate iranienne a reçu le Prix Nobel de la paix, devenant ainsi la première femme en Iran à être distinguée. En 1974, Shirin Ebadi est la première femme à accéder à la fonction de juge. Mais en 1979, alors que l’Iran voit le retour au pouvoir de religieux ultra conservateurs, elle est contrainte d’abandonner son poste. Elle devient alors avocate et s’engage en faveur des dissidents au pouvoir. Militante active notamment pour la défense des droits des femmes, elle s’attache à attirer l’attention de la communauté internationale sur les nombreuses violations dont le peuple iranien est victime en matière des droits de l’Homme. Des actions qui lui vaudront à plusieurs reprises condamnations et autres sanctions de la part du pouvoir en place.

© Enfoque/Abaca Press

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1997: Jody Williams

Cette Américaine a reçu le Prix Nobel de la paix en 1997 pour son engagement international en faveur de la lutte contre les mines antipersonnel. Professeur d’anglais langue étrangère, elle sort diplômée en 1984 de la prestigieuse Ecole John Hopkins avec un Master en relations internationales et milite dès lors contre la politique menées par les Etats-Unis en Amérique Latine. En 1992, elle lance la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel terrestres et rallie à sa cause pas moins de six ONG. En 1997, son engagement est récompensé d’un Nobel de la paix.

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1992: Rigoberta Menchu

Petite, Rigoberta Menchu travaillait avec sa famille sur les plantations agricoles. A l’âge de 20 ans, cette Guatémaltèque rejoint le Comité d’unité paysanne, une organisation fondée par son père pour lutter contre la violence faite aux ouvriers agricoles. En janvier 1980, quelques mois plus tard, son père meurt brûlé vif dans l’incendie, provoqué par les forces de l’ordre, qui ravage l’ambassade espagnole. En 1981, elle est contrainte à l’exil pour fuir la violence. En 1991, elle prend part à l’établissement par les Nations Unies d’une déclaration des droits des peuples autochtones. L’année suivante, elle se voit décerner le Nobel de la paix 'en reconnaissance de son travail pour la justice sociale et la réconciliation ethnoculturelle basées sur le respect des droits des peuples autochtones.'

© DPA/Abaca Press

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1991: Aung San Suu Kyi

Elle est la figure emblématique de la lutte contre la junte birmane. Symbole de l’opposition face à la dictature militaire de son pays, Aung San Suu Kyi a passé plus de 20 ans de sa vie emprisonnée, ou en liberté surveillée. En 1990, la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’opposition au régime birman dont elle est la présidente, remporte les élections. Mais celles-ci sont annulées et Aung San Suu Kyi est placée sous résidence surveillée. Déjà lauréate du Prix Sakharov et du Prix Rafto, en 1991, elle se voit décernée le Prix Nobel de la paix mais ce n’est qu’en novembre 2010 qu’elle retrouvera définitivement la liberté.

© Stéphane Lemouton/Abaca Press

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1979: Mère Teresa

Béatifiée en 2003 par le pape Jean-Paul II, Mère Teresa s’est vu attribuer le Prix Nobel de la paix en 1979. Celle qui a consacré sa vie aux pauvres, arrive à Calcutta en 1929. Durant 15 ans, elle enseigne au collège Sainte-Marie, puis, face à la misère de la population, décide de se consacrer aux plus démunis. En 1950, elle fonde la Congrégation des missionnaires de la charité et, vêtue de son sari blanc et bleu, œuvre pour les enfants des rues. Elle se consacre aussi aux malades et aux handicapés, en Inde, mais aussi à travers le monde. A sa mort, ce sont plus de 600 missions réparties dans pas moins de 123 pays, qui tentent ainsi de secourir les plus démunis.

© Tony Spina/KRT/Abaca Press

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1905: Bertha Von Suttner

C’est la première femme à avoir reçu le Prix Nobel en 1905. Cette pacifiste autrichienne fut la secrétaire d’Alfred Nobel en 1876, lors de son séjour à Paris. Ecrivain et journaliste, Bertha Von Suttner a pour sujet de prédilection la paix dans le monde. En 1889, elle publie Bas les armes! et devient l’une des principales représentantes du mouvement pacifiste. En 1904, elle participe à la Conférence internationale des femmes qui se tient à Berlin, puis part pour Boston où se déroule le Congrès mondial pour la paix. Elle devient rapidement l’une des voix qui comptent et sera même reçue à la Maison Blanche par le président Roosevelt. Le 10 décembre 1905, elle est récompensée du Prix Nobel de la paix.

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