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Le marché des cuisines est en ébullition, ce qui pousse certains professionnels peu scrupuleux à confondre leurs clients avec des gogos.

De style rustique ou avec des lignes plus épurées, vous la voyez déjà installée cette nouvelle cuisine dont vous rêvez depuis des années. Vous n’êtes pas seul : les ventes ont progressé de 3,7 % en 2016 et de 26 % sur dix ans, essentiellement sous la pression de la grande distribution de l'ameublement qui totalise dorénavant 51% des parts de marché.Avant de se lancer dans cet achat onéreux – le prix d’une cuisine haut de gamme dépasse fréquemment 10.000 euros – mieux vaut prendre le temps de comparer les offres en épluchant les sites des professionnels et les catalogues disponibles dans les showrooms. Ce tour de piste vous permettra de recenser les prix pratiqués par les différentes enseignes et « l’esprit » de leurs créations.

Gare aux options qui ne sont pas intégrées dans le prix d’appel : des matériaux comme la pierre naturelle ou le verre font vite grimper l’addition. Tout comme les portes coulissantes et les meubles d'angle qui font rarement partie de l’offre de base.

Méfiez-vous des rabais spectaculaires : une grosse ficelle consiste à gonfler les prix, puis à les réduire de façon artificielle pour appâter le chaland. Légalement, les ristournes doivent s’appliquer au prix le plus bas pratiqué avant promotion.

Ne signez aucun devis ou bon de commande avant que le cuisiniste vous ait remis un métré précis. C’est à lui d’envoyer un technicien pour relever les cotes avec précision. Ce métré vous fournira une description détaillée de votre future cuisine, avec le détail des travaux et leur prix. Examinez ce métré avec soin, car les cuisines modernes sont plus raffinées que celles des années 50. Elles sont réparties autour de 4 espaces : le stockage des aliments, la préparation, la cuisson et le lavage. Plus le plan de votre cuisine est sophistiqué et plus la facture sera lourde. Ne vous engagez qu’une fois qu’un devis (distinct du bon de commande) vous a été remis. Il doit répertorier tous les éléments fournis (meubles, prix TTC par élément, référence des appareils électroménagers) ainsi que le nom et la signature du vendeur.

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Attention : si achetez votre cuisine en magasin vous ne disposerez d’aucun délai de rétraction. Ce délai (14 jours) ne joue qu’en cas de vente à crédit ou de démarchage à domicile (art. L. 121-21 du code de la consommation). Afin de priver les consommateurs de recours, certains vendeurs indélicats antidatent le contrat ou indiquent que le contrat a été signé dans leur magasin et non au domicile du client. la mention d’un lieu erroné n’est pas innocente : si le contrat est signé dans un magasin, l’acheteur n’est plus protégé par la loi sur le démarchage.

Pour faire grimper la facture, certains cuisinistes affirment que les anciens éléments électroménagers dont vous disposez sont incompatibles avec une cuisine moderne. Et proposent des solutions de financement pour acheter les marques dont ils font la promotion.

Ne vous laissez pas rouler dans la farine : si vos appareils sont récents, les cotes n’ont pas changé et ils sont logeables dans le nouvel habillage. De même, rien ne vous contraint à accepter l'électroménager du cuisiniste. A condition de respecter les dimensions prévues, vous pouvez acheter du neuf de votre côté (si vous trouvez moins cher). Si le cuisiniste travaille avec un établissement de crédit spécialisé, ne vous emballez pas. Faites jouer la concurrence.

Sauf cas particulier, la durée moyenne d’un chantier est d’une quinzaine de jours, auquel il faut ajouter 3 à 4 jours pour la pose des meubles. En cas de litige (délai non tenus, électroménager non conforme avec le bon de commande, etc.), commencez par rappeler ses engagements au cuisiniste par lettre recommandée avec AR en le mettant en demeure de respecter ses engagements.

S’il fait la sourde oreille, le mieux est de se rapprocher d’une association de consommateurs (UFC-Que Choisir, etc.). Elle vous aidera à vous tourner vers le juge civil compétent, voire vers le procureur de la République en cas de publicité mensongère ou d’infraction sur le crédit.