Coronavirus : le Bordelais infecté témoigne pour la toute première foisIstock
Le patient bordelais infecté par le coronavirus a accepté de répondre aux questions des journalistes. Toujours hospitalisé dans une unité de soins hautement sécurisée, ce Français d'origine chinoise a pu s'exprimer par téléphone. Son quotidien, ses appréhensions… Découvrez ce qu'il a confié.
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Son témoignage pourrait rassurer les milliers de Français qui sont inquiets, ou pas. Le patient bordelais qui a été infecté par le coronavirus a accepté de témoigner dans les colonnes de Sud-Ouest. Son témoignage a été publié dans l’édition de dimanche 26 janvier.

Agé de 48 ans, ce Français d’origine chinoise a été admis au CHU de Bordeaux en milieu de semaine dernière. Depuis, il est toujours hospitalisé au sein de l’unité des maladies infectieuses à haut risque. Coupé du monde, il a pu se confier par téléphone. Il a ainsi pu raconter son quotidien à l’hôpital, revenir sur sa contamination et aussi expliquer dans quel état d’esprit il se trouve actuellement.

Coronavirus : "On me soigne avec du Doliprane"

Isolé dans une chambre gardée par un vigile, le patient n’est en contact qu’avec le personnel médical qui porte des "combinaisons, avec des masques, des gants et des lunettes". "Je n’ai aucun traitement, car ce virus est encore inconnu, mais je sais que les chercheurs travaillent", a-t-il par ailleurs expliqué. Un protocole qui ne semble pas l’inquiéter outre mesure : "J'ai encore de la fièvre et je tousse plus qu'hier (vendredi, ndlr), mais j'ai confiance dans l'équipe soignante, ils sont très compétents. (…) On me soigne avec du Doliprane pour l’instant, mais ça va, je ne suis pas inquiet". Sud-Ouest poursuit en indiquant que le patient devrait rester dans cette unité jusqu’à ce que sa fièvre tombe et que sa toux disparaisse.

Toujours au cours de son entretien avec le journal local, le Bordelais a également évoqué l’apparition de ses premiers symptômes et tenté d’avancer comment il aurait été contaminé…

Coronavirus : "j’ai commencé à tousser quelques jours plus tard"

Le Bordelais qui travaille dans le vin a raconté qu’il avait ressenti les premiers symptômes la semaine dernière, à son retour d’un voyage professionnel à Shanghai. Il aurait d’abord appelé SOS Médecins avant d’être admis au CHU de Bordeaux le lendemain. Ses proches qui ont été en contact avec lui se sont quant à eux spontanément signalés auprès des autorités sanitaires. A l’heure actuelle, aucune information concernant leur éventuelle contamination n’a été donnée.

Remontant le fil des derniers jours, le patient infecté a tenté de comprendre où et comment il avait pu être contaminé. "Là-bas, en début de semaine dernière, tout le monde savait que ce virus existait, mais les gens n’étaient pas inquiets. D’ailleurs, dehors, très peu portaient des masques, s’est-il souvenu de son séjour à Shanghai, avant d’avancer : moi je pense avoir été infecté à la gare routière qui se trouve tout près du marché aux poissons, où le virus a été détecté. Ou alors dans le train. J’ai commencé à tousser quelques jours plus tard".

Actuellement en France, deux autres personnes sont infectées par le coronavirus et plusieurs cas sont sous surveillance, selon la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Coronavirus : "une dizaine de cas sous surveillance » en France"

" Je m'attends à ce qu'il y ait de nouveaux cas, comme ailleurs, a déclaré dimanche la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, lors du Grand jury RTL, Le Figaro, LCI. Ce matin il y a cinq personnes en évaluation, mises en isolement. Une dizaine de cas sont sous surveillance. Une prise de sang est testée pour le virus". La membre du gouvernement a ensuite précisé que les résultats de ces prises de sang permettront de déterminer si les personnes sont porteuses ou non du coronavirus.

Agnès Buzyn a également tenu à préciser que "toutes les personnes contaminées ont été en Chine. Nous n'avons pas de cas (contracté) en France. Les gens qui ont des symptômes ont probablement la grippe". Se voulant rassurante, la ministre a poursuivi en soulignant que "nous sommes les premiers à avoir mis au point un test, c'est pour ça que nous avons probablement détecté des cas". Une réunion concernant l’évolution du virus a lieu quotidiennement en fin de journée.