INTERVIEW. La période estivale présage généralement une hausse significative du nombre de cambriolages en France. Si une part des Français pensent à sécuriser leur logement, certaines idées reçues peuvent parfois engendrer des imprudences… Jean-Vincent Raymondis, directeur général adjoint du groupe Saretec, spécialisé en conseil, expertise et gestion de sinistres, nous dévoile des données étonnantes.
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Durant toute l’année, et d’avantage à l’approche des vacances d’été, il est conseillé de sécuriser convenablement son logement. En effet, si un Français sur 5 a déjà subi un cambriolage, 63% y ont déjà été confrontés directement ou indirectement, et 53% craignent d’être cambriolés. C’est ce que qu’indique l'Observatoire de la sécurité des foyers, réalisé par des acteurs reconnus de la protection et de la prévention des risques, Covéa, Verisure et Saretec. "La plupart des cambriolages se déroulent lors de période estivale, lorsque les logements sont vides, et en décembre, à la période de Noël. Les cadeaux neufs et emballés peuvent avoir une forte valeur de revente et attirent de ce fait les malfaiteurs", explique Jean-Vincent Raymondis, directeur général adjoint du groupe Saretec, spécialisé en expertise et gestion de sinistres.

Les résultats de l’étude révèlent également des informations surprenantes, notamment sur les idées reçues.

Cambriolages : ils n’ont pas forcément lieu la nuit et le week-end

"1 Français sur 3 pense que la plupart des cambriolages ont lieu la nuit ou le weekend, alors qu’ils ont plutôt lieu en semaine, en journée", déclare le spécialiste.

En effet, près de 80% des cambriolages ont lieu pendant la semaine, et 70% se déroulent dans la journée. 43% se déroulent d’ailleurs entre 14 heures à 18 heures !

30% ont lieu en juillet et 30% août. "Contrairement à ce que l’on pense, dans un tiers des cas, quelqu’un était présent dans le logement", prévient le directeur général.

Ces différentes idées reçues peuvent être lourdes de conséquences et entraînent des négligences. "Il n’y a généralement pas de rencontre avec les cambrioleurs, mais, souvent l’été, les fenêtres restent ouvertes, ce qui facilite l’entrée. Il faut donc rester vigilant lorsqu’on est chez soi et ne pas laisser les papiers, et l’argent à l’entrée", ajoute-t-il.

Cambriolages : les mauvaises pratiques

A quelques semaines des grands départs en vacances, il convient de rappeler quelques règles de base pour se prémunir d’éventuelles effractions cet été. Car "l’attention des Français se relâchent souvent à cette période de l’année : 9 personnes sur 10 commettent régulièrement des négligences qui les exposent davantage au risque de cambriolage", prévient l’expert.

En tête de ces mauvaises pratiques : laisser les fenêtres ouvertes, lorsqu’on est dans une autre pièce, la nuit, ou lorsqu’il fait chaud : 1 Français sur 5 laisserait sa fenêtre ouverte en leur absence.

D’autres oublient également de fermer les volets la nuit, ne ferment pas à clé lorsqu’ils sont chez eux, ou laissent traîner des objets à l’extérieur du domicile. Pire, 14% ne ferment pas toujours à clé lorsqu’ils vont faire une course rapide. "Tous ces comportements augmentent le risque d’être cambriolé", prévient-il.

Le fait de poster des photos de vacances ou d’avertir de votre départ ou de votre retour sur les réseaux sociaux est également une pratique à bannir.

Autre problème, le manque de protection…

Cambriolage : les Français sont mal protégés

"Par rapport à leurs voisins européens, les Français sont moins bien protégés", déplore Jean-Vincent Raymondis. En effet, selon l’étude réalisée en 2019 par Covéa, Verisure et Saretec, si 26% des Français disposent d’une vraie solution de sécurité, 52% ne possèdent aucun équipement. "Les autres optent toutefois pour des outils dissuasifs (porte-blindée, autocollant, simulateur de présence…), qui permettent de réduire l’impact du cambriolage" déclare le DG adjoint du groupe Saretec. "A noter que la plupart des cambrioleurs passent peu de temps dans les logements et prennent ce qui est accessible et apparent. S’ils les objets de valeur (bijoux en or, consoles de jeux, iPad…) sont difficiles d’accès, ils seront alors bien protégés", assure-t-il.

La méconnaissance de la couverture de leur assurance habitation en cas de vol pose également problème. 6 Français sur 10 sont mal informés et ne font pas systématiquement les démarches leur permettant de récupérer les objets après un vol.

D’ailleurs 52% n’ont pas protégés leurs équipements informatiques et 36% ne conservent pas les factures des objets de valeur.

"Dès lors qu’on achète un bien d’une valeur supérieure à 150 euros, mieux vaut conserver la facture originale ou sa photo, afin de pouvoir être indemnisé en cas de vol", conseille l’expert.

Et de conclure : "D’autre part, le patrimoine des Français évolue dans le temps (travaux de rénovation, agrandissement, pièce supplémentaire…). Or, généralement, ils ne pensent pas à réévaluer leur contrat en faisant le point régulièrement avec leur assureur. C’est pourtant primordial, car en cas de sinistre, la perte peut être grande."