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La départementale 974 rend fou les automobilistes contraint de l'emprunter. Et pour cause... Depuis la mise en place des 80 km/h, il n'est plus possible de rouler normalement dessus.

La départementale 974 : un changement de vitesse toutes les 45 secondes

Connue sous le nom de "la route des grands crus", la départementale 974 ne cesse d'exaspérer les automobilistes. La raison ? Ils doivent faire face à des changements de limitation de vitesse tous les 800 mètres soit toutes les 45 secondes en moyenne selon le magazine Auto plus (édition papier).

En empruntant cette départementale allant de Dijon à Beaune, les voyageurs roulent entre les vignes à une vitesse maximale autorisée de 80 km/h. C’est depuis la récente réforme de sécurité routière défendue par le Premier ministre, le 1er juillet dernier, que la départementale 974 affiche le plus de changements de limitation de vitesse en France.

"C'est aberrant, on passe notre temps à regarder le compteur. Pourquoi cette route droite, sans obstacle, ne peut-elle pas garder la même vitesse dans les deux sens, c'est-à-dire le 90 km/h?" s'est exprimé dans le Figaro, André Arzur, maire de la commune viticole de Fixin en Côte-d'Or.

Marie-Christine, une aide-soignante qui emprunte cette route en direction de Dijon tous les matins, décrit une situation "stressante". En effet, il lui arrive de ne plus savoir si elle est à la bonne allure ou non, notamment lorsqu’elle croise le regard d’un gendarme.

Changement de vitesse : des avis partagés

Depuis la mise en place du 80 km/h pour les départementales, certains y trouvent des avantages. C’est le cas d'Arnaud Maire, président de la société de transports GRG, localisée entre Fixin et Brochon (Côte-d'Or). "L'instauration du 80 km/h a limité les ardeurs de mes chauffeurs, et je reçois moins de PV depuis le 1er juillet. J'espère bien que cela va durer" a-t-il affirmé.

Néanmoins il prône le rétablissement à 90 km/h, pour les automobilistes seulement. "Cela serait moins dangereux" a-t-il confié. En effet, certains conducteurs roulent en dessous des 80km/h par peur de se faire sanctionner et finissent par se faire doubler par des camions. "Le retour au 90 km/h permettrait de rétablir une distance de sécurité entre les voitures et les camions", estime-t-il.

François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte-d'Or, soutient l’application du 80km/h au cas par cas dans chaque département. Il n’a donc pas hésité à se saisir du sujet en envoyant un courrier au préfet le 18 janvier dernier a-t-il affirmé lors du grand débat à Grand-Bourgtheroulde, dans l'Eure.