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Pour la première fois, une étude met en lumière la part des exploitations de production vinicole détenues par les investisseurs étrangers.

Le vignoble français, ce trésor national envié du monde entier, serait-il passé sous pavillon étranger comme le laisse penser les nombreux reportages sur des investisseurs chinois sans limite ?

La réponse est non, selon une étude réalisée par Vinea Transaction, le réseau national spécialisé dans la transaction de domaines viticoles. En effet, hormis les spiritueux (champagne, cognac, armagnac…), la part du vignoble français détenue par des investisseurs étrangers ne s’élèvent qu’à 2% du total des domaines français. Soit 500 propriétés pour une superficie de 12 000 hectares, sur les 600 000 en activités.

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Toutefois, comme le souligne la Tribune, "la moitié des 600 000 hectares étudiés sont exploités par des coopératives, l'autre moitié étant des caves de particuliers. Or les investisseurs ne font pas partie de coopératives." La proportion exacte d'investisseurs étrangers serait donc doublée à 4%.

A noter également que presque tous les investisseurs (95%) ne sont pas des spéculateurs puisqu’ils vinifient eux-mêmes sur leur domaine.

Les acquisitions étrangères en baisse depuis 2005

Dans le détail, les investisseurs sont issus de 30 nationalités différentes dont sept représentent 87% des transactions. Il s’agit des Britanniques (22%), suivis des Chinois (21 %), des Belges (17 %), des Suisses (9 %) ; et enfin des Allemands, Américains et Néerlandais (6 % chacun).

"Si l’on excepte les investisseurs chinois, le nombre d’acquisitions réalisées par les étrangers est en baisse constante depuis 2005 : ils représentent 5 à 10 % des transactions aujourd’hui, contre 40 % au début des années 2000. Si le marché se maintient depuis 2011, c'est seulement du fait des investisseurs chinois.", note Michel Veyrier, fondateur de Vinea Transaction.

"On entend toujours dire que le vignoble français est en train de tomber aux mains des investisseurs étrangers, indique Michel Veyrier, mais il n'existait en réalité aucune statistique pour démontrer ou contredire cette idée-reçue, qui est la conséquence d'une médiatisation excessive du phénomène."

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