Comment Nicolas Sarkozy a explosé les dépenses lors de son meeting à la Concorde© AFPAFP
La communication, le spectacle et l'envie d'en mettre plein la vue ont grandement contribué à l'explosion du plafond du budget de la campagne de Nicolas Sarkozy. De la confection de la loge à la relative improvisation de son organisation, le meeting de la Concorde incarne la dérive budgétaire révélée par l'affaire Bygmalion.

C’est une information du Monde, reprise par Le Canard Enchaîné. Pour illustrer la dérive budgétaire de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, l’hebdomadaire satirique met l’accent sur le meeting de la Concorde qui "a crevé tous les plafonds de la mégalo". Alors qu’en est-il ?

Loge insonorisée, improvisation et photo d’arrière-plan

"Rien n’était trop beau, ni trop cher" s’amuse Le Canard Enchaîné. En cause, une photo d’arrière-plan gigantesque en très haute définition et "déployée derrière le pupitre" nous apprend Le Monde. Problème, la photo ne plaît pas au président sortant. Un décor gigantesque est commandé à la hâte la veille du meeting. Payé "hors de prix" et détruit le lendemain, ce n’est pas le seul gaspillage auquel s’est donné l’UMP pour ce discours.

Nicolas Sarkozy veut une loge insonorisée ? Pas de problème pour le tandem Lavrilleux-Bygmalion qui s’empresse de faire une loge aux airs d’appartement cossu qui sera équipé de "doubles cloisons en bois épais bourrée de laine de verre". Idem pour l’extérieur, les barrières sont habillées d’un coton bleu "du meilleur effet" quand des milliers de drapeaux tricolores fendent le ciel ensoleillé. Coût de ces derniers ? De deux à huit euros pièce (car commandés au dernier moment). L'image c'est beau, mais ça coûte très cher, surtout lorsqu'il s'agit de répondre aux "caprices" de dernière minute... 

"Débauche de moyens"

Les médias n’avaient pas manqué de relever le particularisme de ce show "à l’américaine". Et pour cause, une véritable profusion de moyens a été constatée lors de cette campagne qui suscitait l’admiration, voire la jalousie, chez d’autres responsables politiques.

"J'étais fasciné par la mobilisation de moyens sans précédent" concède aujourd’hui François Bayrou qui se souvient de cette "débauche de moyens qui ont été utilisés et qui dépassaient visiblement toute règle".

À titre d’exemple, le meeting de Villepinte a, à lui seul, coûté la bagatelle de 3.5 millions d’euros. À ce prix-là, pas étonnant que le plafond des dépenses de campagnes ait explosé de 11 millions d’euros de plus que ce que la législation ne l’autorise.